Ce n'est plus un secret pour personne, Amazon est allergique à la régulation. Gouvernements, syndicats, collectivités locales, le géant du e-commerce fait tout ce qui est en son pouvoir pour empêcher quiconque de lui dicter dans quelles conditions doivent travailler ses employés.
Récemment, Amazon a annulé un projet de construction d'entrepôt à El Cajon, dans le comté de San Diego, en Californie du Sud, craignant qu'une loi ne l'oblige à augmenter les salaires et à garantir un minimum de congés maladie.
Le Bureau des superviseurs (sorte de conseil d'élus locaux) de San Diego est en passe de voter la Working Families Ordinance, une loi qui vise à combler les inégalités salariales et d'accès au logement dans la région.
Cette loi prévoit que tout employé travaillant dans le comté devra être payé au «salaire en vigueur», un salaire minimum souvent négocié avec les organisations syndicales, et bénéficier d'au moins cinquante-deux heures de congés maladie par an.
Amazon est plus habituée aux réductions d'impôts
Alors que la loi n'en est qu'à l'état de projet et que les entreprises du comté comptent bien la combattre, Amazon est partie sans demander son reste. Si les porte-parole de l'entreprise ne tiennent pas à expliquer la raison de leur départ, Chestnut properties, le promoteur immobilier chargé du développement de l'entrepôt avorté accuse directement le projet de loi.
«La simple menace de cette ordonnance a déjà coûté 400 emplois à la propriété de Weld sur laquelle j'ai travaillé pendant cinq ans», s'est plaint le promoteur dans une lettre obtenue par Motherboard. Weld est le boulevard sur lequel l'entrepôt devait être érigé.
Les élus du comté ne décollèrent pas: «Les arguments d'Amazon sont la création d'emplois pour San Diego. Ils arrivent dans des communautés en promettant de créer des opportunités économiques, peste Terra Lawson-Remer, un membre du bureau des superviseurs. Mais, quand ils ont l'opportunité de payer suffisamment les gens afin qu'ils ne vivent plus dans la pauvreté, ils s'en vont.»
La plupart du temps, Amazon s'attend plutôt à un traitement de faveur. L'entreprise s'est fait une spécialité de négocier des réductions d'impôts locaux avant de s'installer où que ce soit. L'installation de son second quartier général avait poussé 238 villes à se battre pour devenir l'heureuse élue.