Depuis quelques années, l’espace n’est plus la chasse gardée des agences spatiales des grandes puissances. La Nasa, l’Agence spatiale européenne, la CNSA chinoise ou le Roscosmos russe côtoient désormais des entreprises privées. SpaceX, Blue Origin, Virgin Orbit et d’autres ont dépensé des milliards de dollars afin de construire de nouvelles fusées, parfois réutilisables, permettant d’envoyer à coût plus réduit satellites, cargaisons voire spationautes en orbite.
Elles ont ainsi rendu l’espace plus accessible que jamais. À tel point qu'il est vraisemblable que le secteur des services basés sur des infrastructures spatiales explose dans un futur proche: la banque américaine Morgan Stanley estime ainsi que l’économie spatiale pourrait peser 1.1 trillion de dollars en 2040, contre «seulement» 350 milliards de dollars (306 milliards d'euros) aujourd’hui.
L'espace à portée de main
Le business spatial n’a plus besoin d’être nécessairement démesuré. Si des entreprises comme SpaceX ont la folie des grandeurs et déclarent vouloir coloniser Mars, il est désormais possible de générer des profits depuis l’espace avec des projets de relativement petite ampleur.
C’est le cas par exemple d’Astranis, une start-up financée à seulement 14 millions de dollars, qui veut développer un réseau internet par satellite. Plutôt que de voir trop grand et vouloir développer un réseau mondial immédiatement, l'entreprise a passé un contrat avec un seul client en Alaska, Pacific Dataport Inc, pour lancer un premier satellite en 2020.
Les réseaux internet ou mobile ne sont pas les seules applications qui vont se populariser chez les investisseurs. De jeunes entreprises comme ICEYE ou Capella Space souhaitent par exemple vendre des services d’analyse de data basée sur des images satellite.
Un autre domaine majeur est le stockage de données dans des satellites en orbite, supposé plus sécurisé que le stockage sur terre. Géant du cloud terrestre avec AWS, Amazon en particulier s’intéresse de près à ce secteur, via un partenariat avec Lockheed Martin, la firme qui fournit les fusées Orion à la Nasa. Le but est de faciliter considérablement les communications satellitaires, sans devoir louer ou construire d'antenne sur le plancher des vaches.