Intel et AMD ont de quoi s'inquiéter. | Alexandre Debiève via Unsplash
Intel et AMD ont de quoi s'inquiéter. | Alexandre Debiève via Unsplash

Semi-conducteurs: un marché à 419 milliards d'euros et un putsch en préparation

Intel ou AMD peuvent trembler: un consortium fondé par Facebook s'apprête à bouleverser ce marché gargantuesque.

Dans votre ordinateur, votre téléphone, votre téléviseur, votre assistant vocal, votre console de jeu, votre alarme connectée, votre drone, votre automobile, les avions dans lesquels vous voyagez, les serveurs par lesquels transitent toutes les données du monde... les microprocesseurs sont partout.

Ils représentent donc un marché gigantesque, évalué à 469 milliards de dollars (419 milliards d'euros) en 2018. Mais ils constituent également une belle cible pour d'éventuels bouleversements et redistribution des cartes.

Tous ensemble (ou presque)

C'est précisément ce qu'est en train de réaliser un consortium fondé par Facebook et auquel se sont joints Google, Microsoft, Baidu et Apple notamment –mais pas les géants du secteur que sont Intel ou AMD, à l'évidence visés par ce putsch technologique en devenir.

Le consortium se nomme Open Compute Project (OCP), et a déjà travaillé au chamboulement du marché des data centers. Dirigé par l'ingénieur Bapi Vinnakota, l'un des nombreux projets sur lesquels l'OCP planche désormais –le plus important peut-être– a quant à lui été baptisé Open Domain-Specific Architecture.

Lancé avec l'appui de quelques acteurs du marché des puces, Netronome notamment, le plan est jeune –il n'a été annoncé qu'en octobre dernier. L'idée est pourtant suffisamment alléchante pour attirer soutiens et investisseurs: cinquante-deux entreprises ont déjà annoncé se joindre à l'aventure, dont quelques acteurs majeurs comme Samsung, qui ont tout à perdre à ne pas sauter dans le train à temps.

L'économie du sur-mesure

Sous ce terme sibyllin d'Open Domain-Specific Architecture se cache une idée somme toute très simple, du moins conceptuellement. Les puces actuelles sont considérées comme monolithiques et nécessitent de lourds ajustements pour chaque application –une perte de temps et d'argent, pour les fonderies comme pour leur clientèle.

Bapi Vinnakota et son équipe travaillent donc à la conception de ce qu'ils appellent des «chiplets». Pour faire simple: les chiplets sont des puces à l'architecture générale standardisée, mais qu'il est possible d'adapter à la demande et sur mesure, grâce à l'ajout de modules spécifiques aux tâches demandées.

Ça n'a l'air de rien, c'est pourtant révolutionnaire. Bapi Vinnakota considère que les géant de la tech, précisément ceux qui se sont alliés dans cette aventure, pourraient économiser jusqu'à 30% sur la conception et la fabrication de microprocesseurs très volatiles, et la simplicité de la démarche ouvrirait également le marché à de plus petites firmes.

Un premier prototype de chiplet pourrait être présenté dès l'année prochaine: on saura alors plus précisément si le pari est en passe d'être réussi, et si ceux qui ont tourné le dos à l'initiative, avec leurs actionnaires, s'en mordent les doigts.

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