Une nouvelle aube sur la vallée du silicium? | Madhur Chadha via Unsplash
Une nouvelle aube sur la vallée du silicium? | Madhur Chadha via Unsplash

Dans la Silicon Valley, fini de prendre les investisseurs pour des cons

Ayant longtemps joui d'une immunité de fait, les start-uppers bonimenteurs risquent désormais la prison.

Rien ne va plus sous le soleil californien. Au cours des deux dernières semaines, la fondatrice de la start-up d'aide financière Frank (c'est le nom de l'entreprise) a été arrêtée pour avoir falsifié les données sur son nombre d'abonnés, trois anciens dirigeants de la start-up publicitaire Outcome Health ont été condamnés pour fraude et un juge a fixé la date d'emprisonnement d'Elizabeth Holmes, créatrice de Theranos et «plus grosse arnaque de la Silicon Valley», au 26 avril.

On peut ajouter à cette liste les arrestations des fondateurs des plateformes Ozy Media et de Slync pour fraude vis-à-vis de leurs investisseurs, le futur procès de Manish Lachwani de HeadSpin et celui de Sam «SB» Bankman-Fried, dont la plateforme d'échange de cryptos FTX a englouti des milliards de dollars dans sa chute.

Business as usual

Pendant longtemps, faire prendre aux investisseurs des vessies pour des lanternes ne portait guère à conséquence dans la Silicon Valley, particulièrement en période de forte croissance économique, rappelle le New York Times. Malgré quelques scandales emblématiques (WeWork, Juicero), il était rare de finir en prison pour avoir indûment vendu du rêve à un fonds de capital-risque.

Ces derniers étaient en effet réticents à attaquer en justice les start-uppers bonimenteurs, car leurs entreprises détenaient peu d'actifs à saisir, et parce que la culture de la Silicon Valley valorise la capacité à rebondir après un échec.

De 2012 à 2021, le total de l'argent investi dans les start-up technologiques a été multiplié par huit, atteignant 344 milliards de dollars (313,6 milliards d'euros). Mille-deux-cents de ces start-up ont désormais acquis le statut de «licornes» valorisées à plus d'un milliard de dollars (910 millions d'euros).

Pas de quartier

La récente crise économique est venue mettre un coup d'arrêt à ce flot d'argent frais. Les fonds de capital-risque ont examiné de plus près les investissements qu'ils avaient réalisé, se montrant cette fois sans pitié avec les start-up qui s'étaient jouées d'eux et n'hésitant pas à saisir la justice, surtout si lesdites sociétés valaient à cette heure plus d'un milliard.

Parallèlement, le ministère américain de la Justice a encouragé les procureurs à poursuivre les start-up fraudeuses. Les enquêteurs financiers s'intéressent notamment à la messagerie IRL, à la société de laveries automatiques Rumby, au spécialiste de l'intelligence artificielle médicale Olive et à l'application de shopping en ligne Nate. Le message est clair: fini de raconter n'importe quoi pour lever des fonds à tout prix.

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