Récemment entré en bourse avec fracas et désormais capitalisé à hauteur de 20 milliards de dollars (17,6 milliards d'euros environ), Slack est considéré comme l'outil principal de communication et de collaboration au travail dans de nombreux milieux professionnels. Certaines personnes l'accusent pourtant de nuire à leur productivité –voire à leur vie personnelle.
La plateforme collaborative souffrirait de sa facilité d'utilisation, explique le site Vox-Recode. En raison de la surabondance de fils de discussion qu'elle crée et des interruptions qui en résultent, le système conçu pour faciliter le travail empêcherait en réalité les salarié·es de s'acquitter de leurs tâches et aurait un impact sur la qualité et le sens même des échanges.
«Lorsque vous donnez la priorité aux flux d'informations, vous dépriorisez les communications profondes et réfléchies. L'urgence l'emporte sur l'importance», affirme Sarah Peck, fondatrice et directrice exécutive de la communauté en ligne Startup Pregnant et utilisatrice régulière de Slack.
Le logiciel n'est toutefois pas le seul responsable à blâmer: de nombreuses plaintes à son sujet découleraient en fait de la culture d'entreprise et, dans certains cas, de l'incapacité des individus à poser des limites. Néanmoins, les entreprises concurrentes semblent résolues à trouver des solutions aux problèmes créés par Slack.
Communication asynchrone
Slack serait par exemple assez mauvais pour entretenir une communication efficace entre des personnes du monde entier qui doivent collaborer alors qu'elles se connectent depuis plusieurs fuseaux horaires.
C'est l'un des défis que Doist, société de logiciels à destination des entreprises, tente de réussir avec Twist, sa plateforme collaborative de travail. Longtemps cliente de Slack, l'entreprise a constaté que l'outil ne fonctionnait pas pour ses soixante employé·es réparti·es dans vingt-cinq pays.
Multiplication des messages
Au milieu d'un océan de messages et de canaux de conversations, difficile de s'y retrouver entre les informations importantes et ce qui relève de la futilité ou du commentaire dispensable. La communication y est tellement facile qu'il serait impossible pour l'employé·e d'une grande entreprise de lire l'intégralité des messages qui défilent sur Slack.
C'est pourquoi certains concurrents accordent une place secondaire aux messages. Comme les plateforme de gestion de projet Trello ou Zenkit notamment, le logiciel de collaboration au travail Taskade donne, lui, la priorité aux projets.
Il permet notamment aux personnes qui l'utilisent d'assigner et de planifier des tâches. Chaque projet dispose d'une interface de discussion mais elle se situe sur un seul côté de l'écran. La communication qui ne concerne pas directement le projet n'est alors plus confondue avec lui: c'est peut-être le moyen le plus logique et le plus efficace de remettre les objectifs des salarié·es et de leurs entreprise à l'épicentre de leur activité.