100 milliards de dollars: c'est ce que la valorisation boursière d'Apple a –temporairement– perdu à la suite de l'annonce des résultats financiers trimestriels de la firme et de la nette chute des ventes d'iPhone.
Dépassant légèrement les attentes de Wall Street, les chiffres qu'elle a présentés aux investisseurs sont pourtant plus que solides, en nette progression pour la plupart de ses départements.
Le chiffre d'affaires de l'iPad a ainsi progressé de 46% par rapport à la même période en 2019, tandis que la croissance est de 28% pour les ordinateurs, 20,9% pour les autres produits (notamment les AirPods ou l'Apple Watch), et 16,3% pour les services.
La plupart de ses départements, disions-nous, mais pas tous, et c'est là que le bât blesse: véritable cash machine de l'entreprise et à ce titre scruté de près par les analystes, l'iPhone est en très net recul, avec une dégringolade des ventes de plus de 20% par rapport à la même période l'année passée.
Les investisseurs s'attendaient à un coup d'arrêt, notamment du fait de la pandémie de Covid-19 et au décalage de l'annonce de l'iPhone 12, mais pas à un dévissage aussi marqué, ni à des chiffres si ternes en Chine, où le chiffre d'affaires global de la marque américaine est en baisse de 28%.
Ils n'ont en outre pas été rassurés par le fait qu'Apple se soit refusée à donner de quelconques indices quant à son futur financier immédiat. Dans les échanges post-séance à Wall Street le 29 octobre, le titre chutait ainsi de plus de 4%, malgré le discours positif de Tim Cook et les perspectives de platine que continuent d'offrir à la firme la plupart des analystes.
Samsung roi du monde
De l'autre côté du monde, un sérieux rival peut quant à lui afficher un fier sourire: quelques jours après la mort de son vieux patron, Samsung annonçait cette semaine les meilleurs résultats de son histoire, avec un chiffre d'affaires de 59 milliards de dollars [50,5 milliards d'euros] au troisième trimestre 2020.
Si le conglomérat coréen prévient que les prochains mois pourraient ne pas être aussi roses, du fait du Covid-19 et d'une compétition de plus en plus féroce dans le secteur des smartphones, il peut s'enorgueillir d'avoir réussi à reprendre à Huawei la couronne de plus gros vendeur de smartphones du monde.
Dans une position rendue délicate sinon désastreuse par les sanctions lui étant imposées par l'administration Trump, Huawei avait réussi à dépasser Samsung lors du précédent trimestre, portée par une explosion des ventes en Chine.
Mais si l'étau paraît se desserrer et les horizons se déboucher grâce à un allègement peut-être salvateur des sanctions, le mal semble fait pour le géant chinois, avec des livraisons en baisse de 24% sur une année, et des prévisions à court terme plus sombres encore.
Le malheur des uns faisant le profit des autres, c'est Xiaomi qui peut rigoler: l'autre étoile montante chinoise retrouve sa place sur le podium des ventes de smartphones, et se permet même de dépasser Apple pour la première fois de son histoire.