Dans la Silicon Valley comme au casino, le jeu n'en vaut pas toujours la chandelle. | Sheldon Nunes via Unsplash
Dans la Silicon Valley comme au casino, le jeu n'en vaut pas toujours la chandelle. | Sheldon Nunes via Unsplash

Travailler dans une start-up est un pari rarement gagnant

Convertir une partie de ses revenus en stock-options ne rapporte généralement que des miettes.

Démarrer une start-up est un pari. Tout l'enjeu de ce modèle économique est de lancer une bonne idée avec peu de budget, en espérant qu'elle soit récupérée par des investisseurs. Si tel est le cas, l'entreprise peut exploser et valoir des millions en très peu de temps. Mais elle peut aussi être une perte de temps et d'argent, si le concept ne rencontre finalement aucun écho.

Travailler pour une start-up à son lancement est aussi un saut dans le vide. Souvent, la culture d'entreprise incite les salarié·es à travailler sans compter leurs heures pour un salaire sinon de misère, du moins généralement plus bas que dans des firmes déjà bien établies.

Pour compenser leur manque initial de moyens, il est courant que les start-ups demandent à leurs employé·es de renoncer à une partie de leur salaire en échange de stock-options. Si l'entreprise devient soudain millionnaire et est revendue, il est alors possible de profiter d'une plus-value importante.

Voilà pour la théorie. Mais dans cette loterie, même des tickets a priori gagnants peuvent s'avérer empoisonnés. C'est ce qui s'est passé lorsqu'Amazon a racheté Eero en mars dernier.

La maison gagne toujours

Eero a inventé des routeurs WiFi de nouvelle génération, plus efficaces que leurs équivalents de génération précédente. La start-up a attiré l'attention de Amazon, l'une des plus grandes entreprises de nouvelles technologies au monde, qui l'a rachetée pour 97 millions de dollars [près de 86 millions d'euros].

Même si ce rachat a été acté pour une somme bien moindre que celle à laquelle la société était estimée, il aurait pu constituer un jackpot pour son personnel.

Seulement, il a été annoncé que le deal avec Amazon plaçait la valeur de leurs actions à 0.03 dollar pièce. Faire valoir leurs droits suite au rachat, leur a-t-on expliqué dans une communication interne déconseillant la manœuvre, leur aurait coûté 3 dollars par action –une opération à perte.

Les dirigeants d'Eero, eux, ont bénéficié de bonus à huit chiffres et de rondelettes hausses de salaires assurées par Amazon, qui a tenu à les garder dans son giron.

Comme l'explique Steve Blank, entrepreneur et professeur à Stanford et Berkeley, les fondateurs et le personnel d'une start-up recevaient il y a encore quelques années les mêmes stock-options, les fondateurs en avaient seulement plus. Ce n'est plus le cas: ces derniers disposent désormais de restricted stock awards plus avantageux.

Aussi est-il bien plus avisé de travailler dans une grande entreprise avec un salaire et des horaires corrects, note Blank, que dans une start-up avec l'espoir d'un enrichissement rapide: même si elle a du succès, il y a peu de chances qu'elle rende riche ses employé·es.

En ce moment

Une usine à 6 milliards de dollars projette de produire de l'essence grâce au vent

Tech

Une usine à 6 milliards de dollars projette de produire de l'essence grâce au vent

Ou comment continuer à polluer, mais grâce à l’énergie renouvelable.

Beaucoup trop de disques durs sont détruits sans raison valable

Tech

Beaucoup trop de disques durs sont détruits sans raison valable

Ce n'est pourtant pas une fatalité.

Le virage conspirationniste de Jack Dorsey, le fondateur de Twitter

Biz

Le virage conspirationniste de Jack Dorsey, le fondateur de Twitter

Il se croit sur Facebook, ou quoi?