Quel est le point commun entre Zhang Yiming, le PDG de ByteDance, et Tom de MySpace, le fameux ami que tout les utilisateurs et utilisatrices avaient en commun? Tous deux ont fondé le réseau social le plus populaire de leur époque, et tous deux l'ont quitté au pic de sa popularité, avant leurs 40 ans.
Zhang Yiming, 38 ans et milliardaire, vient en effet d'annoncer qu'il abandonnait le poste de PDG de ByteDance, la maison-mère de l'immensément populaire TikTok, au profit de l'autre co-créateur de l'entreprise, Liang Rubo. Zhang ne quitte pas le groupe mais veut désormais «se concentrer sur la stratégie à long terme», plutôt que sur la gestion quotidienne.
Dans l'e-mail ayant annoncé la nouvelle à ses équipes, le néo-milliardaire explique lucidement qu'il «n'a pas les compétences qui font un manager idéal». «Je ne suis pas très social, je préfère les activités solitaires comme être sur internet, écouter de la musique ou rêver d'initiatives à plus long-terme», poursuit-il.
Cette annonce est d'autant plus surprenante que des rumeurs persistantes annoncent que ByteDance pourrait bientôt effectuer une entrée en bourse, qui s'annonce bien sûr massive.
Pourtant, le cas de Zhang Yiming n'est pas isolé. Récemment, Colin Huang, le fondateur du site de e-commerce Pinduoduo, a annoncé quitter à 41 ans son entreprise, pourtant en pleine croissance et elle aussi ultra-populaire en Chine.
Le jeu en vaut-il la chandelle?
Ces démissions prennent place alors que le gouvernement chinois resserre son emprise sur les entreprises tech à succès. Le mastodonte du e-commerce Alibaba, notamment, a dû payer de gigantesques amendes et restructurer ses activités à la suite d'une enquête anti-trust.
Autrefois omniprésent et peu discret, son PDG Jack Ma a disparu trois mois des radars après avoir critiqué le système financier du pays. En 2016, il reconnaissait néanmoins que «parmi les hommes les plus riches de Chine, peu connaissent une fin heureuse».
Finalement, Zhang Yiming a peut-être pris la meilleure décision possible. Car parmi les créateurs de réseaux sociaux immensément populaires, celui qui a la vie la plus paisible est très probablement le fameux Tom de Myspace.
En 2005, Tom Anderson a ainsi vendu MySpace, alors au pinacle, à News Corporation, l'empire de Rupert Murdoch, pour 580 millions de dollars. Six ans plus tard, Murdoch s'en est débarrassé pour 35 millions, reconnaissant avoir fait une grave erreur.
Comme le raconte The Verge, Anderson profite désormais tranquillement de sa fortune et entretient une présence très minimale sur internet.
Alors que Facebook et Twitter sont devenu d'incontrôlables mastodontes et que leurs PDG Mark Zuckerberg et Jack Dorsey passent leur temps à se défendre devant le parlement américain au sujet de polémiques à répétition, Anderson parcourt quand à lui le monde pour prendre des photos. La belle vie.