Déjà confortablement installé dans les habitudes des foyers du monde entier, le streaming a, avec la pandémie, encore un peu plus assis sa dominance. Ce n'est pas uniquement le temps passé devant un écran qui augmente, mais aussi le nombre de plateformes auxquelles s'abonnent les consommateurs.
Une étude du cabinet Ampere Analysis estime qu'un foyer américain moyen est abonné à quatre services différents. C'est une conséquence de l'augmentation de la popularité du streaming, mais aussi de la segmentation du marché.
Le phénomène a été largement discuté. Géants de la tech, chaînes de télévision, studios de cinéma, fournisseurs d'accès à internet, start-ups: chacun veut sa part du gâteau, les services se multiplient, certaines firmes retirent leurs productions des plateformes concurrentes et l'éclatement des offres est total.
Un point de rupture est donc peut-être proche. Quatre abonnements équivalent à une quarantaine voire à une cinquantaine d'euros par mois, un budget non négligeable et qui n'est pas extensible à l'infini, en particulier en temps de crise.
Bouquets et picorages
Pour échapper au ras-le-bol des consommateurs, beaucoup de poids lourds du marché mettent en place des packs –ce qui explique en partie, selon Ampere, cette moyenne de 4 abonnements par foyer.
Disney (Disney+ Hulu, ESPN), Canal+ (Canal+, Disney+, OCS, Netflix) et d'autres proposent ainsi de ne payer qu'un abonnement pour avoir un accès à plusieurs catalogues, pour un coût moindre que l'addition des services individuels.
Si elles deviennent nécessaires afin d'offrir à la clientèle des offres suffisamment variées, elles finissent par ressembler aux bouquets télévisés d'antan. Ces mêmes bouquets que le streaming a ringardisés car ils offraient un choix inutilement large pour un prix trop élevé.
La start-up Struum a une autre approche. Elle désire créer un système permettant de pouvoir piocher dans différents services, sans y être directement abonné. Elle s'est pour cela associée à une douzaine de petites plateformes «de niche».
Les abonnés ne pourront pas streamer de manière illimitée comme sur Netflix, mais disposeront de «crédits» permettant de visionner un film, une série ou un documentaire dont le «prix» sera fixé par Struum et ses partenaires. L'abonnement de base fournira 100 crédits pour 10 dollars, ce qui devrait permettre de regarder «un programme par jour environ».
Reste à voir si une proposition non-illimitée peut trouver son public, et si ce type de service permettra aux petites plateformes de rester debout face aux géants.