Chez Costco, on vend des produits venant du monde entier à bas prix, à condition que vous soyez prêt·es à les acheter en grande quantité. C'est le concept du distributeur originaire de Seattle, qui a ouvert en 2017 son premier magasin en France, à Villebon-sur-Yvette (Essonne).
«En 2017, l'entreprise est arrivée dans le paysage commercial français où les hypermarchés et les grandes surfaces se livraient déjà une concurrence féroce. Je pense que personne n'aurait parié sur leur réussite», rappelle Jean-Philippe Gallet, associé au sein de la rédaction de Le Web Grande Conso, contacté par korii. Et pourtant...
Alors que l'enseigne cartonne aux États-Unis et au Canada (527 et 100 magasins), l'unique magasin français a enregistré une hausse de 4,2% des ventes en mai 2019, en augmentation de 5,9% par rapport à l'an dernier et regroupe aujourd'hui «90.000 abonnés», selon Gary Swindells, président de Costco France.
Car oui, pour pouvoir acheter dans les magasins Costco, il faut avoir une carte d'abonnement.
«Pour baisser les prix, nous demandons une contribution»
Les 762 entrepôts Costco sont accessibles par adhésion. «Nous demandons cette contribution afin de baisser les prix des biens. La carte ne coûte que 36 euros par an», insiste Gary Swindells. Une manière pour l'entreprise de fidéliser ses client·es et de proposer des prix bas.
De plus, le fait de vendre à sa clientèle des produits en grande quantité, avec un choix réduit –3.800 marques contre 60.000 au minimum pour les autres supermarchés– permet à l'entreprise de «proposer des rabais de 5% à 50%» aux particuliers et aux professionnels —au risque toutefois d'encourager la surconsommation et donc, le gaspillage.
«En plus, nous ne faisons presque pas appel à la publicité. Nous comptons principalement sur le bouche-à-oreille, nous confie le président de Costco France. Ainsi toutes ces petites choses nous permettent de proposer de bons produits à un bas coût. [...] Lorsque nous mettons en place une baisse de prix sur un produit, nous baissons la marge et non pas les revenus des salariés ou de nos fournisseurs.»
Priorité aux consommateurs, aux fournisseurs et aux employés
«Même si cela ne plaît pas forcément aux actionnaires, ce modèle économique est clairement leur force», précise Jean-Philippe Gallet.
Car l'enseigne mène une politique incitative auprès de ses personnels et de ses fournisseurs. Les employé·es du commerce de détail comptent parmi les moins bien rémunéré·es aux États-Unis, gagnant en moyenne 10 dollars par heure. Costco a fait le choix de leur verser un salaire important –21 dollars de l'heure– pour améliorer leur enthousiasme et donc leur productivité.
Pour les fournisseurs, le principe est le même. «Ici, nous travaillons avec 400 éleveurs français, explique Gary Swindells. Lorsque nous voulons baisser un prix, nous baissons notre marge mais pas le prix auquel nous achetons nos produits.»
L'entreprise souhaiterait ouvrir de nouveaux supermarchés dans l'Hexagone d'ici à 2020.