Les compagnies aériennes nouvelle génération se tournent de plus en plus vers le département américain de la Défense afin d'obtenir les autorisations nécessaires aux activités qu'elles souhaitent développer, nous explique Axios. En première ligne: les drones, les taxis volants ou les avions supersoniques. Cela leur permet aussi d'avoir accès à l'expertise des têtes pensantes de l'armée américaine.
L'impatience croissante des investisseurs pousse les sociétés à essayer de trouver des passe-droits afin de pouvoir propulser leurs engins volants le plus tôt possible dans l'espace aérien et ainsi de lancer sans tarder les nouveaux services qu'elles ont prévues de proposer. C'est le cas de Joby Aviation, qui vient de doubler le montant du contrat qui la liait déjà à l'US Air Force dans le cadre du programme Agility Prime, dont le but est d'accélérer ce qui est défini comme «la troisième révolution aérospatiale».
Ce programme consiste en une série de partenariats signés entre l'US Air Force et des entreprises privées afin de concevoir des engins volants innovants. La nouvelle version du contrat signé par Joby Aviation, d'une valeur de 75 millions de dollars (74,5 millions d'euros), porte sur des domaines tels que le réapprovisionnement, le transport et le traitement des urgences médicales.
Bientôt les taxis aériens?
Objectif ultime de la société, rappelé par Paul Sciarra, l'un de ses dirigeants: lancer sans tarder une compagnie de taxis aériens, ce qui nécessitera bien évidemment de procéder à une longue série de tests. Ceux-ci seront rendus possibles par l'armée de l'air américaine dans le cadre du partenariat, puisqu'elle leur fournira son appui, son expertise ainsi qu'une aide financière.
Travailler avec l'US Air Force présente de nombreux avantages, explique Sciarra, dont le fait de susciter la confiance chez les futures clientes et clients: «Voir nos engins voler autour des bases militaires va les normaliser aux yeux des consommateurs.»
Joby Aviation n'est pas la seule entreprise à profiter de ce partenariat: c'est également le cas de Beta, autre société développant un eVTOL (acronyme désignant les aéronefs électriques à décollage et atterrissage verticaux). De leur côté, Boom Supersonic et Northrop Grumman travaillent pour le gouvernement sur un engin supersonique dédié à des missions spéciales de surveillance, de reconnaissance, d'évacuation médicale et de transport des troupes.
Les drones d'approvisionnement de chez Skydio (qui seront utilisés par l'armée américaine, pour un contrat de 100 millions de dollars, une centaine de millions d'euros) et les drones de surveillance conçus par Teal bénéficient aussi de ce genre de contrat. L'ère de l'innovation et de la diversification ne fait sans doute que commencer, mais elle ne pourra porter ses fruits sans ce type de partenariat.