Amazon pourrait bientôt être sélectionné pour créer un système de cloud computing complet pour le Pentagone. Le projet, nommé Joint Enterprise Defense Infrastructure (JEDI), a pour but de transférer l'ensemble des données de la Défense américaine vers un opérateur en ligne.
Amazon Web Services (AWS), la division du groupe d'e-commerce spécialisée dans les solutions cloud, est déjà extrêmement lucrative. En 2018, ses revenus s'établissaient à plus de 25 milliards de dollars (près de 23 milliards d'euros), notamment grâce à de nombreux contrats avec la communauté du renseignement américain. AWS a par exemple un contrat en cours de 600 millions de dollars avec la CIA.
«Cloud de guerre»
Avec JEDI, la firme de Jeff Bezos passe à un niveau supérieur dans sa collaboration avec les autorités militaires. Le projet, qualifié de véritable «cloud de guerre», vise à harmoniser les centaines de systèmes informatiques au sein du département de la Défense, mutualiser les données disponibles dans tout le ministère et faire entrer le Pentagone dans l'ère de l'IA.
Une perspective inquiétante? Peut-être. De nombreuses critiques se sont élevées contre JEDI, et même Google a fait marche arrière dans la course au contrat, pressée par ses employé·es et considérant que le projet pourrait aller à l'encontre de ses «principes en matière d'intelligence artificielle».
Ce retrait laisse Amazon en pole position pour décrocher la timbale, face à IBM et Microsoft. Même si les relations entre Jeff Bezos et le président américain Donald Trump sont au plus bas, il y a fort à parier qu'Amazon fera tout son possible pour devenir le plus gros prestataire de la plus grosse armée au monde.