L'Aksai Chin, dans l’Himalaya, est l'une des deux régions dont l'Inde et la Chine se disputent la souveraineté. | Tauseef Mustafa / AFP
L'Aksai Chin, dans l’Himalaya, est l'une des deux régions dont l'Inde et la Chine se disputent la souveraineté. | Tauseef Mustafa / AFP

Les tensions entre l'Inde et la Chine sont avant tout économiques

Les récentes violences entre leurs troupes à la frontière des deux pays en sont le symptôme.

Les récents affrontements entre les deux puissances nucléaires dans la région montagneuse du Ladakh, au nord de l'Inde, ont fait la une des journaux. Dans la nuit du 15 au 16 juin, près de vingt soldat·es indien·nes et quarante chinois·es ont perdu la vie après des affrontements dans cette région frontalière contestée depuis des décennies.

Bien que chaque partie ait appelé à l'apaisement, les tensions restent vives entre les deux États, qui s'affrontent sur de nombreux terrains –notamment économiques.

Selon le Washington Post, la relation économique entre la Chine et l'Inde se dégrade depuis plusieurs années, à tel point que, si rien n'est fait, elle pourrait entraîner dans sa chute la paix fragile instaurée dans des régions conflictuelles telles que le Ladakh.

Les deux puissances économiques se tournent en effet le dos pour plusieurs raisons. L'une d'entre elles est que l'Inde cherche à réduire sa dépendance économique à l'égard de son voisin, ce qui ne facilite pas leurs relations.

En 2019-2020, la Chine a représenté plus de 5% des exportations totales de l'Inde et plus de 14% de ses importations. L'Inde affiche donc un important déficit commercial avec la Chine, explique Bloomberg.

Pour s'affranchir de ce voisin influent, l'Inde s'est rapproché d'un autre partenaire: les États-Unis. Ces derniers sont en effet devenus le plus grand partenaire commercial du pays, juste devant… la Chine. L'irruption de ce nouvel acteur économique irrite profondément Pékin, et place l'Inde au milieu de rivalités plus larges entre les deux superpuissances, explique le Washington Post.

En outre, New Delhi s'est retiré du RCEP, un projet d'accord de libre-échange promu par Pékin, tout en renforçant ses lois sur les investissements étrangers –ce qui a exacerbé une fois de plus les relations entre les deux pays.

Le commerce synonyme de paix

Doit-on se préoccuper d'une telle détérioration des relations économiques qui lient les deux pays? Pour l'Economic Times, cela ne fait aucun doute.

Des liens commerciaux forts entre deux nations peuvent empêcher une escalade des conflits et éviter notamment qu'une querelle territoriale, comme au Ladakh par exemple, ne finisse en véritable confrontation, note le journal indien.

Le média appuie son argumentaire sur les conclusions d'une étude menée en 2008 par l'université de la Sorbonne et qui analyse les conflits de la fin du XXe siècle. Les économistes responsables de ce travail expliquent que, lorsque des pays sont moins dépendants les uns envers les autres sur un plan économique, les risques de conflits sont accrus.

D'un point de vue économique, la Chine garde pour l'instant une longueur d'avance avec un PIB d'environ 12.800 milliards d'euros, contre 2.350 pour l'Inde. Mais cette dernière progresse rapidement et, épaulée par les États-Unis, elle pourrait rapidement faire une ombre irritante à son voisin.

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