Début février, Elon Musk était formel: non, Tesla n'a pas besoin de lever des fonds supplémentaires pour assurer sa croissance. «Diluer l'entreprise pour payer des dettes ne semble pas être une décision sage», expliquait-il ainsi lors de l'annonce des résultats trimestriels de la firme qu'il dirige.
Quinze jours plus tard, Musk se dédit pourtant radicalement: l'entreprise a décidé de lever plus de 2 milliards de dollars supplémentaires auprès des marchés boursiers, en l'abreuvant de 2,65 millions d'actions.
Comme le note Bloomberg, ce type de manœuvre n'est pas toujours bien vue des analystes et fonds d'investissement. De telles recapitalisations s'avèrent coûteuses pour les entreprises (mais très rentable pour les banques), diluent l'actionnariat en place et peuvent être perçues comme le signe de difficultés structurelles à soutenir une activité.
Moment propice
Mais dans le cas si particulier de Tesla, qui a de la sorte levé près de 14 milliards de dollars ces dix dernières années, c'est ce que l'on appelle battre le fer tant qu'il est chaud, et continuer à faire tourner le cercle vertueux dans lequel elle semble être engagée.
Car si Tesla a recours au marché boursier, c'est que le moment ne pourrait être plus propice. Elle profitant ainsi à plein de l'impressionnant rodéo boursier qui a fait tripler son cours depuis octobre 2019.
Les sommes engrangées, explique l'entreprise, serviront à assainir ses comptes –sa dette totale s'élevait à 13,42 milliards de dollars fin 2019– ainsi qu'à s'engager dans de nouveaux investissements.
Et ils risquent d'être nombreux, comme les perspectives de fortunes à venir. Usine en Allemagne, production et perspectives infinies en Chine, Cybertruck, sécurisation de l'approvisionnement en batteries, préparation du lancement d'un semi-remorque électrique: les horizons d'une entreprise à laquelle le marché alloue une valeur supérieure à celles, combinées, de Ford, PSA, Fiat Chrysler et General Motors, semblent à ce jour plutôt lumineux.