Des Texans faisant la queue pour remplir leurs bouteilles de gaz, le 18 février 2021. | Go Nakamura / Getty Images North America / Getty Images via AFP
Des Texans faisant la queue pour remplir leurs bouteilles de gaz, le 18 février 2021. | Go Nakamura / Getty Images North America / Getty Images via AFP

Après le black-out, les Texans font face à des factures délirantes

17.000 dollars pour l'une d'elles: l'électricité sans foi ni loi coûte cher.

Une dérégulation trop poussée et des conditions climatiques exceptionnelles ont, mi-février, mis le Texas et sa population à genoux. Face à une forte demande, inhabituelle et provoquée par de rares températures arctiques, handicapée par une impréparation technique qui fait scandale, sa grille énergétique s'est presque totalement effondrée, laissant des millions de foyers et industries dans le noir.

Ceux qui ont eu la chance de continuer à recevoir un peu de courant, même de manière intermittente, auraient peut-être préféré un black-out complet. Car ils font désormais face à des factures délirantes, dont l'acquittement, en particulier en période de crise, relève de l'exploit –l'une d'elles a atteint 17.000 dollars (14.000 euros), rapportent les médias locaux.

Là encore, comme l'explique le site de la NPR, c'est la dérégulation tarifaire propre au Texas qui est en cause. Les foyers les plus chèrement touchés par ces folles factures douloureuses sont ceux ayant souscrit à des contrats à tarif variable.

En temps normal, ceux-ci aident à profiter d'une énergie au prix maîtrisé, et les creux tarifaires, notamment la nuit, permettent de programmer les appareils ménagers les plus gourmands. Mais les temps n'étaient pas normaux, et les prix ont explosé en quelques heures.

Surprise, surprise!

La hausse fut telle que l'un des fournisseurs de contrats à tarif variable les plus populaires au Texas, Griddy (dont le nom peut curieusement être compris comme «avare»), a demandé en urgence à sa clientèle de changer d'opérateur.

Griddy fait porter le chapeau au gestionnaire texan de la grille énergétique, l'ERCOT (Electric Reliability Council of Texas), ainsi qu'à la Public Utility Commission of Texas. Au cœur de la crise, la seconde a autorisé la première à augmenter les tarifs de gros de l'électricité, pour refléter l'impact de la demande accrue.

Quand le tarif moyen est de 12 cents de dollars le kWh en temps normal, note NPR, l'ERCOT a laissé ce prix de gros grimper jusqu'à 9 dollars. Une explosion qui s'est immédiatement répercutée sur les factures des foyers concernés.

Griddy a publiquement pris fait et cause pour sa clientèle, affirmant qu'elle allait lutter à ses côtés pour réclamer des comptes aux instances responsables de la (non) gestion de la grille texane.

Gouverneur de l'État, Greg Abbott a également organisé une réunion d'urgence pour traiter de ces factures exhorbitantes. «Nous avons la responsabilité de protéger les Texans de ces hausses de factures», a-t-il déclaré.

L'étendue réelle du phénomène n'est pas connue. Un groupe bipartisan cherche à rassembler les cas, et un juge élu de l'État a lancé un appel sur Twitter pour que les victimes se fassent connaître.

Car nombre d'entre elles tombent des nues en découvrant leur situation contractuelle et ces factures à quatre, voire cinq chiffres. Il semble que les opérateurs texans aient la fâcheuse tendance à faire passer leur clientèle à leur insu sur un contrat à tarif variable une fois le terme de leur contrat traditionnel atteint. Décidément, le manque de règles peut coûter cher.

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