Toute personne ayant effectué un voyage au pays de Miyazaki reconnaîtra les bénéfices de ces toilettes particulièrement confortables et, pour les néophites, toujours amusantes.
Au lieu de vous soumettre à la tâche barbare de l'essuyage, elles proposent toutes, sans exception, plusieurs boutons permettant d'envoyer là où c'est nécessaire un jet d'eau puissant et implacable de propreté. Magique.
Jusqu'à récemment, ces toilettes étaient principalement utilisées en Corée du Sud et au Japon, d'où elles sont originaires. Mais leurs constructeurs se lancent désormais à l'assaut du marché occidental. «Une technologie peut conquérir le monde entier, même dans le marché des toilettes», assure Asuka Osada, le manager marketing en Europe de TOTO, la plus grande entreprise de fabrication de toilettes du Japon.
Une histoire de TOTO
TOTO révolutionne les toilettes japonaises depuis 1914, date de création de l'entreprise par Kazuchika Okura. Mais c'est en 1980 que l'entreprise est élevée au rang de fierté nationale avec la création du Washlet, un siège de toilette pourvu de trois fonctions gérées électroniquement: nettoyage du postérieur à l'eau, séchage et lunette chauffante.
Au fil du temps, TOTO n'a cessé d'améliorer son modèle et a vendu plus de 50 millions d'exemplaires de son invention, désormais largement copiée. Depuis 2009, les ventes de l'entreprise en Europe ont doublé chaque année et depuis 2013, des bureaux ont été ouverts à Londres, Paris et Düsseldorf.
Malgré ces succès, les toilettes électroniques restent marginales dans notre partie du monde. Alex Evans, Britannique fondateur de l'entreprise Washloo, a été converti aux toilettes japonaises après un voyage oriental.
Il tente désormais de conquérir le marché européen, expliquant que ses ventes augmentent de manière «substantielle» chaque année, mais qu'il s'agit encore principalement d'un équipement de luxe pour familles aisées.
In fine, les toilettes japonaises parviendront peut-être à se faire une place de protagoniste incontournable du petit coin chez nous –si l'on prend conscience de la déforestation dramatique en partie due à la consommation de papier hygiénique.