Sauver la saison d'été tout en évitant la formation de nouveaux clusters en Europe, tel est l'objectif des ministres du Tourisme de l'Union européenne, qui se sont réuni·es en visioconférence le 27 avril dans le cadre du Conseil européen.
Lors de leur discussion a émergé l'idée de mettre en place des «couloirs» («corridors» en anglais) entre les pays les moins touchés par le Covid-19, soit la possibilité pour les touristes non infecté·es par le coronavirus de passer les frontières. Un tel couloir entre la Slovaquie, la Croatie et la République tchèque, qui enregistrent un faible nombre de cas, est déjà évoqué.
Cette proposition implique la création de «passeports de santé», des documents officiels attestant que la personne entrant dans un autre pays n'est pas porteuse du coronavirus –bien qu'une contamination ultérieure reste toujours possible.
Les États les plus durement frappés par le Covid-19, comme l'Italie, la France et l'Espagne, sont pour l'instant exclus d'un éventuel dispositif européen. Le Portugal, confronté à un nombre élevé d'infections (plus de 28.000), fait tout pour éviter le même tarif.
Une autre solution consisterait à appliquer des mesures de distanciation sociale sur les plages. Une entreprise italienne propose par exemple des boxs en Plexiglas à installer autour des familles –pas sûr que la méthode enthousiasme les foules.
Chacun pour soi
«Selon la Banque mondiale, le tourisme représente 20% du PIB de la Grèce et pèse également lourd pour la Croatie (24%), le Portugal (18%), l'Espagne (15%) et l'Italie (13%)», rappelle la Repubblica. À l'échelle de l'Union européenne, le secteur représente 10,3% du PIB et 11,7% des emplois, relève Business Insider.
Plusieurs États ont déjà pris les devants, indépendamment du Conseil européen, en engageant des pourparlers bilatéraux avec d'autres pays pour sauver leur saison touristique et ses rentrées économiques.
«L'Autriche et l'Allemagne veulent rouvrir le 15 juin. Les pays baltes arrêtent les contrôles douaniers cette semaine. Emmanuel Macron et Boris Johnson négocient pour éviter la mise en quarantaine des Britanniques venant en France, et réciproquement», détaille La Repubblica.
De son côté, la Grèce a passé un accord avec Israël pour accueillir un million de personnes, en respectant des règles sanitaires strictes. Athènes est en discussion avec de nombreux pays afin d'établir des procédures communes et des passeports de santé pour la circulation des touristes.
Naturellement, l'industrie du tourisme soutient ces mesures avec ardeur. Ryanair a déjà annoncé qu'en l'absence de restrictions supplémentaires, 40% de sa flotte serait prête à voler début juillet.