Quand on fait des shows en ligne, utiliser son simple corps ne suffit pas toujours, et investir dans du matériel (jouets sexuels, matériel vidéo, lingerie...) représente un véritable budget.
Les travailleurs et travailleuses du sexe ont dû adapter leurs pratiques pendant la pandémie de Covid-19, avec une contrainte financière forte, souligne un article de Vice.
Comme beaucoup d'escorts et de strip-teaseuses, Freak Jawn a été obligée de s'improviser un nouvel environnement de travail durant le confinement. Mais vivant en famille, il est difficile pour elle de filmer en toute intimité.
Avec un iPhone 6 et l'ordinateur de sa mère pour seul équipement, la jeune femme affirme pourtant réussir à s'en sortir. «Je filme comme je peux, dans la salle de bains ou dans la chambre de ma maman quand elle est au travail», confie-t-elle.
Enveloppe de 600 à 900 euros
Sans matériel ni accessoires, il n'est pas évident de produire du contenu attractif. Alors il faut parfois investir: «J'ai dû acheter de la lingerie, plus de maquillage et un nouveau jouet. Je vais aussi devoir m'acheter une perruque», énumère Freak Jawn.
Ces achats, parfois plus conséquents que prévu, ne sont pas toujours rentables, relève Amberly Rothfield, consultante numérique auprès de travailleuses du sexe: «Pour les personnes qui entrent sur le marché, c'est souvent une ruine à laquelle elles ne sont pas préparées.»
Fournir une prestation de qualité suppose de disposer de quelques must have: une caméra ou un téléphone portable récent, une lampe LED (communément appelée «ring light») ainsi qu'une carte mémoire suffisamment grosse pour stocker photos et vidéos. Il faut également prendre en charge le coût de la plateforme sur laquelle le contenu est diffusé, par exemple OnlyFans.
«Pour les jouets et la lingerie, je dirais de prévoir un budget d'environ 250 dollars [231 euros]», estime Amberly Rothfield. Il faudrait compter une enveloppe totale de 600 à 900 euros pour se lancer dans l'activité.
Opportunité bienvenue
Certain·es s'habituent pourtant sans mal au travail virtuel. Pour Selene Kitt, le changement a été plutôt facile. Armée de son téléphone dernière génération, d'une large collection de lingerie et confortablement installée dans un appartement spacieux, la jeune femme s'est lancée à l'assaut du sexe en ligne. «À l'avenir, ça pourrait me permettre de doubler mon salaire», projette-t-elle.
Le numérique est aussi une opportunité bienvenue pour les travailleuses du sexe atteintes de maladies chroniques, comme Danielle Blunt: «En tant que malade chronique, toucher une partie de mes revenus grâce à un travail en ligne me permet de me reposer».
La jeune femme reconnaît cependant que cette liberté a un prix et qu'elle est toute relative, car elle demande une disponibilité constante. «Quand on a besoin d'argent, il y a une pression, il faut toujours être disponible et répondre aux coups de téléphone et aux SMS», indique-t-elle.