Depuis octobre, Twitter s'est conformé à la quasi intégralité des 971 demandes de suppression ou d'identification émanant de gouvernement ou de tribunaux. | Akshar Dave🌻 via Unsplash
Depuis octobre, Twitter s'est conformé à la quasi intégralité des 971 demandes de suppression ou d'identification émanant de gouvernement ou de tribunaux. | Akshar Dave🌻 via Unsplash

Twitter n'a jamais autant censuré et réprimé que depuis l'arrivée d'Elon Musk

Libertarien autoproclamé, le milliardaire défend bien mal la liberté d'expression sur son réseau.

Un chiffre vaut mieux qu'un long discours: depuis l'arrivée d'Elon Musk à la tête de Twitter en octobre 2022, ce dernier s'est conformé à la quasi intégralité des 971 demandes de suppression ou d'identification émanant de gouvernement ou de tribunaux –demandes dont le nombre n'a cessé d'augmenter au cours des dernières années. Le réseau social a obéi intégralement à 808 d'entre elles et partiellement à 154 de celles-ci. On ignore ce qu'il est advenu des 9 autres.

Ces requêtes concernent soit la suppression de tweets, soit la transmission d'informations sur des comptes anonymes, afin de les identifier. La majorité des sollicitations gouvernementales récentes proviennent de pays ayant adopté des lois restreignant la liberté d'expression, tels que l'Inde, la Turquie et les Émirats arabes unis. Deux-cent-cinquante-cinq demandes émanent néanmoins d'Allemagne, État qui s'est doté, en 2017, d'une loi réprimant la haine et l'extrémisme en ligne.

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Open bar pour dictateurs

L'ancienne direction de Twitter, sous la houlette de la juriste Vijaya Gadde –licenciée très tôt par Elon Musk, qui l'avait dénoncée comme une horrible censeure–, refusait généralement de se conformer intégralement aux demandes de régimes autoritaires. Cela avait notamment conduit au blocage de l'application en Turquie en 2014, après le refus du réseau à l'oiseau bleu de censurer des accusations de corruption ciblant un ancien ministre.

«En janvier, le ministère indien de l'Information a ordonné à Twitter de supprimer tous les messages partageant des images d'un documentaire de la BBC sur le Premier ministre Narendra Modī. Des dizaines de postes ont été supprimés, dont celui d'un député local», rappelle le journaliste Russell Brandom de Rest of world.

Si le refus intégral de requêtes étatiques ou judiciaires a toujours été exceptionnel chez Twitter, la règle qui prévalait jusqu'ici consistait plutôt à se conformer partiellement, mais pas totalement. Or, sous Elon Musk, le pourcentage de demandes intégralement acceptées a explosé, passant de 50% à 83%. La fin d'une époque.

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