Selon les projections du cabinet de conseils Archevy Strategy Consulting, l'avion pourrait rester cloué au sol jusqu'au printemps 2020. | Joe Raedle via AFP
Selon les projections du cabinet de conseils Archevy Strategy Consulting, l'avion pourrait rester cloué au sol jusqu'au printemps 2020. | Joe Raedle via AFP

Boeing peut-elle se remettre de la crise actuelle?

La compagnie n'a livré que 239 avions au cours du premier semestre et zéro 737 MAX au cours du deuxième trimestre.

Les derniers chiffres de livraison de Boeing, dévoilés le 9 juillet 2019, ne laissent pas entrevoir un futur très optimiste. Et pour cause, la firme n'a livré que 239 avions au cours du premier semestre, soit une baisse de 37% par rapport à la même période en 2018.

Zéro commande

Surtout, l'entreprise n'a eu aucune nouvelle commande au cours du deuxième trimestre pour son 737 MAX, avec lequel elle réalise pourtant environ un tiers de son chiffre d'affaires. Une nouvelle d'autant plus surprenante que l'engin, vendu plus rapidement que n'importe lequel de ses prédécesseurs, était un hit commercial.

De piêtres résultats peu étonnants, étant donné que le 737 MAX avait été immobilisé en mars 2019 par les organismes de sécurité du monde entier, à la suite de deux accidents réalisés en seulement cinq mois et qui ont coûté la vie à 346 personnes. Ces événements ont alors sérieusement mis en question les qualités intrinsèques de l'aéronef et sa conception par l'avioneur de Seattle.

Le groupe américain s'est d'ailleurs engagé à verser 100 millions de dollars aux familles et aux communautés touchées par les accidents des vols 610 de Lion Air et 302 d’Ethiopian Airlines.

Perte de confiance

Boeing tente, tant bien que mal de rassurer. Dès mai 2019, l'entreprise déclare avoir trouvé une solution aux déficiences des logiciels ayant contribué aux accidents. Mais les nouvelles anomalies qui ont depuis surgi, sont les preuves supplémentaires que les processus de validation par la FAA (Federal Aviation Administration) doivent être sérieusement remis en cause.

En effet, les microprocesseurs de l'avion 737 MAX montrent des failles. Et le 5 juillet, les régulateurs européens de l'aviation ont révélé un nouveau défaut de logiciel, exigeant lui aussi de nouvelles mofidications à réaliser.

Malgré une production ralentie et le recours à l'immobilisation technique, Boeing n'a pas d'autre choix que de continuer à produire les appareils commandés avant cette crise, lesquels s'entassent désormais sur les parkings des usines de l'entreprise.

Des paralysies qui coûtent chers à certaines compagnies aériennes. Pour American Airlines par exemple, qui exploitait vingt-quatre appareils 737 MAX 8 avant l'immobilisation de ce modèle, la facture s'élèverait désormais à 265 millions de dollars. D'autres en revanche semblent profiter de la situation. C'est le cas pour les compagnies n'opérant aucun vol sur 737 MAX, telle que Delta Airlines.

Quant aux transporteurs, certains commencent à perdre patience. Le 8 juillet, flyadeal, une compagnie aérienne low cost saoudienne a même annulé sa commande de 737 MAX (elle en avait demandé 30). Une première.

À quand le prochain vol?

Le 737 MAX n'est pas près de revoler de sitôt. Selon les projections du cabinet de conseil Archevy Strategy Consulting, l'avion pourrait rester cloué au sol jusqu'au printemps 2020.

Cette situation profite largement à son principal concurrent: Airbus. De son côté, le constructeur européen a livré 389 appareils sur les six premiers mois de l'année, des ventes en hausse de 28% sur un an.

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