Dans une récente interview à CNBC Television, Warren Buffet, qui dirige la société d’investissement Berkshire Hathaway a estimé que «les riches sont clairement sous-taxés par rapport au reste de la population».
Cette déclaration ne vient pas de n’importe qui puisque la fortune de Warren Buffet est estimée par Forbes à 84 milliards de dollars (environ 73 milliards d’euros), ce qui fait de lui le troisième homme le plus riche du monde derrière Jeff Bezos et Bill Gates.
«La question, poursuit le milliardaire de 88 ans, c’est: “Comment prendre soin d’un citoyen modèle dont le père est mort en Normandie mais qui n’a aucune compétence spéculative?” Je pense que les aides sociales sont la solution. [...] Et si ça veut dire plus de taxes pour les gens comme moi, je n’y vois pas de problème».
Pique anti-Trump
Ces déclarations ne sont pas un revirement pour ce milliardaire peu adepte du ruissellement, mais son timing n’est pas anodin. Même si le président des États-Unis n’est jamais nommé, elles interviennent alors que le gouvernement de Donald Trump mène une politique économique de forte baisse des impôts.
Une analyse en détail de ces baisses d’impôt, après un an, par le média économique Bloomberg révèle que les riches en sont les principaux bénéficiaires, et qu’elles ne devraient pas mener à une augmentation des salaires, tout en coûtant très cher au pays.
Le point de vue de Buffet est tout à fait différent de celui de son bras droit Charlie Munger. Vice-président de Berkshire Hathaway, l’homme de 95 ans a récemment fustigé la politique de certain États et villes américaines vis-à-vis des riches. Il se désole que le Connecticut, la Californie et New York soient assez «stupides» pour «chasser les riches». Le fossé générationnel, sans doute.