Rarement la chute d'une start-up dans le vent aura été aussi brutale. Il y a quelques mois à peine, Wework, une entreprise qui loue des espaces de coworking, s'apprêtait à se lancer en bourse, en visant une capitalisation de 47 milliards de dollars (42 milliards d'euros).
Plus dure fut la dégringolade: en grande difficulté, non seulement WeWork ne s'est pas lancée en bourse mais l'un de ses principaux investisseurs, la Softbank, devrait en prendre le contrôle, avec une capitalisation désormais estimée à tout juste 7,5 milliards de dollars (6,7 milliards d'euros).
Mise à mal par un business model bancal et un PDG aux méthodes de management dissolues, la société a dû multiplier les décisions pour rester à flot après cette introduction en bourse ratée. Elle a revendu plusieurs sociétés récemment achetées et Adam Neumann, le PDG précédemment cité a démissionné de sa position de directeur exécutif.
Mi-octobre, WeWork devait renvoyer 2.000 employé·es, environ 13% de sa masse salariale, afin de réduire la voilure et de compenser les pertes. Mais l'entreprise est à ce point en manque de liquidités qu'elle a dû repousser ces licenciements: elle est incapable de s'acquitter des indemnisations.
Sauvetage et gros chèque
Le plan de sauvetage devrait en toute logique être accepté par WeWork puisque Adam Neumann s'est vu offrir selon Axios une somme de 200 millions de dollars (180 millions d'euros) pour soutenir cette reprise en main par SoftBank et abandonner les parts qui lui offrent un contrôle absolu sur sa société. Un peu plus tard dans la journée du 22 octobre, le Wall Street Journal évoquait un package total de 1,7 milliard de dollars, rachat d'actions inclus: un joli parachute, en platine très massif.
Sauf retournement de situation très peu probable, c'est donc SoftBank, holding et géante des télécommunications japonaise qui reprend la main sur WeWork. Le plan de sauvetage devrait impliquer l'investissement de quatre à cinq milliards de dollars dans l'entreprise.
Selon des sources proches du dossier consultées par CNBC, le milliardaire japonais Masayoshi Son va ainsi s'offrir le contrôle de 70% ou plus de la start-up. Marcelo Claure, un exécutif de chez Softbank, devrait prendre la présidence.