L'étude se concentre certes sur un cas particulier, celui d'Austin au Texas. Les résultats pourraient, certes également, varier d'une ville à l'autre, d'une culture à l'autre, d'un goût pour l'ordre ou le respect à l'autre.
Il n'en reste pas moins que cette étude, conduite par les départements de la santé et du transport de la cité texane a été supervisée par le Center for Desease Control (CDC), agence fédérale de recherche sur les maladies et la santé publique. Les résultats chiffrés qu'elle offre peuvent donc, avec des pincettes et des adaptations, être considérés comme une bonne indication de la tendance générale.
Trottinette = mal de tête
Et cette tendance est plutôt aux bobos, aux gros bobos. Comme le résume The Verge, qui avait relayé d'autres enquêtes sur la question, l'étude a identifié 271 personnes victimes de blessures liées à une trottinette électrique entre le 5 septembre et le 30 novembre 2018. Sur la même période ont été cumulées 182.333 heures de trajets sur les petits deux-roues électriques, pour un total de 936.110 voyages et plus de 1,43 million de kilomètres parcourus.
Précisant que ses chiffres sous-estimaient sans doute la réalité, car certain·es blessé·es n'ont pas fait appel aux services de soins de la ville, le CDC a calculé que 100.000 trajets produisaient vingt blessures. Des blessures plutôt sérieuses: la moitié des cas étudiés concernaient des chocs à la tête, et 15% des traumatismes craniens. Un autre résultat éclairant de l'enquête est qu'un tiers des accidenté·es étaient totalement inexpérimenté·es en la matière.
La prolifération erratique des services de location de ces rossinantes d'un nouveau genre, qui pose déjà de nombreux problèmes aux municipalités et de sérieuses questions environnementales, devrait donc logiquement s'accompagner d'un encadrement par les pouvoirs publics. Éducation, infrastructures spécifiques ou limitations imposées pourraient rendre la pratique un peu plus sûre.