Une pandémie sans précédent dans l'histoire moderne, une élection sous haute tension, un début de crise économique: 2020 a été rythmée par les catastrophes et les réactions prises dans l'urgence et la confusion. Autant dire qu'elle fut une année parfaite pour les fraudeurs, arnaqueurs et escrocs de toutes sortes, qui ont parfaitement su se glisser dans les failles.
La panique créée par la pandémie de Covid-19 a été particulièrement bien exploitée. Faux masques N95 vendus sur Amazon, faux médicaments anti-Covid, gel hydroalcoolique inefficace et potentiellement dangereux... Les pénuries de matériel de protection ont provoqué une véritable foire de la contrefaçon, alimentée par le recours massif au e-commerce pendant les confinements.
Et lorsqu'ils étaient vrais, ces produits étaient souvent (re)vendus à des tarifs exorbitants par des scalpers. À tel point que les gouvernements du monde entier ont du légiférer afin d'essayer de maîtriser le phénomène.
Ces spéculateurs et arnaqueurs ne se sont pas arrêtés pour autant et se sont jetés sur tous les produits populaires pendant le confinement. Celles et ceux qui, cette année, ont tenté de se procurer une console de jeu, une carte graphique ou même une plante verte pourront en témoigner. Même les arnaques au chien ont augmenté, du fait du net regain de popularité des animaux de compagnie depuis le début de la pandémie.
C'est l'une de leurs forces: les escrocs s'adaptent vite. Alors que le produit le plus convoité de nos jours est le vaccin qui pourra, on l'espère, nous sortir de la crise, certains fraudeurs essaient de faire croire qu'il est possible de réserver une dose à l'avance, quand d'autres revendent des fioles on ne peut plus douteuses sur le dark web.
Gros poissons
The Verge remarque néanmoins que ceux qui se sont particulièrement distingués cette année ne sont pas les petits escrocs, mais les gros poissons. En haut du podium, les multinationales qui se sont jetées sur le Paycheck Protection Program, une aide du gouvernement américain, et ont moissonné des millions de dollars destinés à la survie des petites entreprises.
Lors de la grande foire d'empoigne causée par la pénurie mondiale de masques, les gouvernements n'ont pas non plus rechigné à mettre les mains dans la gadoue en achetant ou confisquant des stocks des précieuses protections, parfois sous le nez de pays alliés.
Les mafias du monde entier, de l'Italie au Mexique, ont aussi profité de la crise économique pour distribuer des repas et multiplier les prêts usuriers, afin d'asseoir un peu plus leur influence dans les classes populaires –quand elles n'ont pas simplement profité de la détresse des sans-emploi pour recruter.
Malgré une année riche en arnaques et bidonnages, il y a au moins un type de manipulation dont personne n'a aucune preuve, au grand désespoir d'un certain président: la fraude électorale.