On sait que les produits électroniques, même usagés, même négligemment oubliés au fond d'un tiroir qui ne voit jamais le jour, valent de l'or. Mais vos ordinateurs décédés, vos téléphones à clapet subclaquants, vos iPhones passés de mode ou vos téléviseurs à écran pas vraiment plat valent également de l'argent et du bronze.
Ces appareils apporteront même une inestimable gloire à celles et ceux qui décrocheront des médailles fabriquées avec leurs métaux lors des Jeux olympiques de Tokyo, en 2020.
De la gloire dans vos poubelles
Lancé au printemps 2017, le Medal Project est sur le point d'aboutir, après un engouement sans précédent de la part des collectivités locales, qui n'ont pas hésité à se prendre au jeu. En octobre 2018, 1.594 collectivités municipales représentant 90% du pays tout entier avaient ainsi participé à la collecte et au recyclage des objets usagés.
Résultat: plus d'un an avant l'événement, les objectifs sont déjà remplis. L'opérateur de téléphonie mobile NTT Docomo a par exemple annoncé avoir remis la main sur plus de cinq millions de téléphones inusités. Ce sont au total 47 tonnes de déchets électroniques qui ont été récupérées, pour atteindre in fine une masse de plus de 30 kilos d'or, de 4.100 kilos d'argent –qui entre dans la composition des trois types de médailles– et de 2.700 kilos de bronze. Le tout servira à produire les quelque 2.500 breloques qui penderont aux cous des athlètes.
Ce n'est sans doute qu'un petit pas pour un événement mondial dont l'impact écologique ne peut être que monumental, mais c'est un petit pas dans la bonne direction. Les Jeux de Paris en 2024, qui annoncent vouloir diviser par deux l'empreinte carbone par rapport aux Jeux de Londres (2012 et de Rio (2016), s'en inspireront sans doute.