Il y a deux ans, la Finlande a décidé de mener une expérimentation unique au monde. 2.000 chômeurs et chômeuses du pays nordique ont été sélectionnées au hasard pour recevoir chaque mois une somme de 560 euros, sans aucune condition.
Le but était alors de voir si cette allocation allait permettre à ces personnes de retrouver du travail plus efficacement. En avril 2018, il a été annoncé un peu partout que l’expérimentation prenait fin et que le gouvernement ne l’avait pas trouvée concluante.
Conclusions contrastées
Ces affirmations sont partielles car, si les paiements ont en effet cessé début 2019, les résultats préliminaires sur l’année 2017 viennent de tomber –comme l’explique l’agence de sécurité sociale finlandaise Kela, les données enregistrées sont disponibles au bout d'un délai d'un an.
Le premier constat est qu’en une année, le revenu de base n’a pas eu d’effet significatif sur le chômage du groupe cobaye, comparé à un groupe test. Les personnes recevant les 560 euros ont travaillé en moyenne 49,64 jours, contre 49,25 pour le groupe test.
Des statistiques plus précises arriveront au fur et à mesure de l’année 2019 et les effets sur le chômage durant la deuxième année test seront connus début 2020.
Si l’objectif principal n’a pas été atteint la première année, le revenu de base a tout de même eu des effets positifs sur le bien-être des bénéficiaires. Sur ces deux ans, ils ont «moins souffert de stress, eu moins de difficultés à se concentrer et moins de problèmes de santé que le groupe test», explique Minna Ylikännö, une chercheuse de Kela.
De plus, les personnes ayant reçu un revenu de base se sont dites plus confiantes en leurs possibilités de retrouver un emploi. Il faudra donc se pencher sur la progression des données de l’année suivante, même si Kela estime que deux ans reste un délai à trop court terme pour être suffisamment fiable.