Soyons honnêtes, la diffusion de son préquel House of the Dragon depuis août 2022 est l'occasion parfaite pour nombre d'entre nous de se refaire l'intégralité de la série Game of Thrones, de la première à la huitième saison.
Regarder House of the Dragon, c'est retrouver la maison Targaryen et tout ce qu'elle représente, des longues chevelures soyeuses aux pires crimes incestueux. Mais aussi et surtout, c'est l'occasion de revoir à l'écran les magnifiques dragons que seule cette famille, les ancêtres de Daenerys, ont réussi à apprivoiser.
Les dragons de cet univers fantastique fascinent notamment Guy Gratton, un ingénieur aéronautique de l'Université de Cranfield. Le chercheur s'est demandé si ces créatures seraient réellement capables de voler comme elles le font, si elles existaient dans notre univers. Selon ses calculs, retranscrits dans une étude publiée dans The Conversation, ce n'est pas impossible, moyennant quelques suppositions.
La première étape pour savoir si les dragons seraient capables de voler est d'estimer leur poids. Selon Guy Gratton, c'est faisable en prenant comme référence Daenerys Targaryen, qui «semble mesurer environ 1m60 et peser environ 60 kilos».
Le corps de ses dragons paraît environ 4 fois plus long que le sien, 2 fois plus large et avec une queue d'à peu près la même envergure que leur maîtresse. En supposant que la densité de Daenerys et de ses dragons soit la même, ceux-ci devraient peser environ 44 fois son poids, soit près de 2.600 kilos.
Dragons volants, citoyens drogués
L'ingénieur suppose ensuite que l'attraction gravitationnelle de Westeros est la même que sur Terre –puisque tout le monde là-bas semble se déplacer de la même manière que nous.
II manque alors deux informations pour comprendre l'aérodynamique des dragons volants: la surface de leurs ailes et la vitesse de décrochage, soit la vitesse la plus lente à laquelle un dragon peut voler en toute sécurité avant de tomber du ciel.
«Il serait raisonnable de penser que les dragons décollent et atterrissent à peu près à leur vitesse de décrochage, tout comme le font les avions et les oiseaux», tente le scientifique.
Deux-trois calculs supplémentaires et on obtient alors une aire de 64 mètres carrés par aile, et une vitesse de décrochage d'environ 4,3 mètres par seconde. Guy Gratton s'est néanmoins retrouvé face à un problème mathématique après avoir posé une équation avec toutes ces variables.
«Si l'on écarte la possibilité de phénomènes “magiques”, l'atmosphère de Westeros doit être bien plus dense que la nôtre», écrit-il ainsi. En effet, pour que les dragons puissent voler, cette dernière devrait être environ 10 fois supérieure à la normale terrestre. Ce n'est pas une condition très agréable mais elle est vivable: c'est à peu près ce qu'un plongeur éprouve à 100 mètres de profondeur.
Selon le chercheur, il y a des preuves dans Game of Thrones de cette densité élevée. «Presque tout le monde peut lancer une épée ou une lance à des distances dont un lanceur de javelot olympique serait profondément envieux, explique-t-il. Étant donné que la gravité semble à peu près similaire à la nôtre, cela suggère que les armes lancées génèrent beaucoup plus de portance que sur Terre, ce qui correspond à une densité d'atmosphère plus élevée.»
Guy Gratton a donc déduit de tout ceci que, pour que les dragons puissent voler correctement, l'air devrait être composé à Westeros d'un mélange argon-oxygène, ou «argox».
Seulement, celui-ci serait modérément narcotique... «Cela pourrait en partie expliquer le comportement régulièrement irrationnel et carrément agressif observé chez de nombreux citoyens», s'amuse-t-il.