Des travailleurs dans une ferme d’Oxnard, en Californie, le 26 mars 2020. | Brent Stirton / AFP

Des travailleurs dans une ferme d’Oxnard, en Californie, le 26 mars 2020. | Brent Stirton / AFP

Nous ne sommes pas à l'abri d'une crise alimentaire

L'ONU alerte sur d'éventuelles perturbations de la chaîne d'approvisionnement en nourriture liées à la pandémie.

Malgré les quelques scènes de panique dans des supermarchés au début de l'épidémie de Covid-19, il n'y a pour l'instant en France aucune pénurie de nourriture. Le ministre de l'Économie Bruno Le Maire l'a dit et répété: les magasins sont approvisionnés quasi normalement.

Ceci posé, la possibilité que la crise du coronavirus perturbe le secteur de l'alimentation n'est pas à écarter pour autant. L'Organisation des Nations unies pour l'alimentation et l'agriculture (FAO) a publié sur son site internet un texte où elle souligne que sans les mesures nécessaires pour «pour protéger les plus vulnérables, préserver les chaînes d'approvisionnement alimentaire mondiales et atténuer les effets de la pandémie sur l'ensemble du système alimentaire», nous pourrions faire face à une «crise imminente».

Pour le moment, les marchés sont stables et les perturbations minimales, mais deux menaces principales planent.

L'une d'entre elles tient au fait que les pays producteurs de nourriture s'affolent et commencent à imposer des restrictions commerciales ou à stocker leur production, indique l'entreprise d'analyse des marchés Fitch Solutions.

Un tel protectionnisme alimentaire pourrait faire gonfler artificiellement les prix et perturber l'approvisionnement. Le Vietnam a commencé à faire des réserves de riz, le Kazakhstan et la Russie ont décidé de limiter temporairement leurs exportations de céréales.

Tirer les leçons du passé

La FAO a appelé à ne pas répéter les erreurs de la crise alimentaire de 2007-2008. À l'époque, l'inquiétude des grand producteurs face à la crise économique les avait poussés à limiter leurs exportations, tandis que les marchés financiers investissaient dans les valeurs sûres, dont les denrées alimentaires de base.

La situation avait notamment mené à une explosion des prix du riz, alors même que les stocks n'avaient pas évolué. Ce sont les pays les plus pauvres qui en avaient fait les frais, incapables de suivre l'augmentation des prix.

La seconde menace est celle du manque de personnel nécessaire à l'approvisionnement de produits frais. La transformation alimentaire (abattoirs, emballage, conservation...) est une industrie exigeant des effectifs nombreux; le risque de contamination entre employé·es est donc important. Il est primordial que tout soit mis en œuvre pour protéger les personnes travaillant dans ce secteur.

En période de récolte, les champs européens dépendent également d'une main-d'œuvre massive, mobile et bon marché. Ces saisonnièr·es arrivent pour la plupart d'Europe de l'Est et d'Afrique du Nord. Mais avec la fermeture de ses frontières, l'Union européenne risque de devoir se passer de cette armée de l'ombre, pourtant indispensable à son agriculture.

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