La mer du Nord, un dernier terrain vague luxueusement équipé. | Toksave via Wikimedia Commons
La mer du Nord, un dernier terrain vague luxueusement équipé. | Toksave via Wikimedia Commons

Les billets à 9 euros de la Deutsche Bahn ont provoqué un chaos punk à Sylt, la Deauville allemande

Panique chez les bourgeois!

Il y a quelques semaines, la coalition gouvernementale menée par Olaf Scholz et la Deutsche Bahn annonçaient une ambitieuse décision destinée à éloigner les Allemands de leurs automobiles et du pétrole russe, ainsi qu'à accélérer la décarbonation de l'économie: offrir au pays un été de billets de train très peu chers.

Depuis le 1er juin et pour trois mois, il est donc possible de voyager sur tous les bus, trams, métros et trains régionaux du pays pour la modique somme de 9 euros par mois.

Une aubaine pour les voyageurs et familles désargentées. Un cauchemar pour la très chic ville de Sylt en revanche, luxueuse et sélecte cité balnéaire située sur l'île frisonne septentrionale du même nom et parfois surnommée «Reine de la mer du Nord».

Sylt est une sorte de Deauville allemande, un lieu de villégiature privilégié par la grande bourgeoisie allemande, notamment de Hambourg située à quelques encablures de là.

La ville est réputée pour son calme et sa volupté, ses grandes plages équipées de luxueuses petites cabines individuelles, ses hôtels et boutiques de grand standing, ses résidences onéreuses, ses restaurants étoilés ou ses golfs courus par les businessmen allemands les plus riches.

T'as le ticket choc

Pour cette paisible cité balnéaire, ses habitants et ses visiteurs réguliers, le «9-Euro-Ticket» s'est transformé en ce qui ressemble à un cauchemar bourgeois absolu: le déferlement de foules incontrôlées de punks à chiens et joyeux anarchistes, venus camper et faire la fête sur place et tâter, une fois n'est pas coutume, des installations rupines et immaculées du coin.

Ainsi, grâce au ticket à 9 euros de la Deutsche Bahn, le week-end de la Pentecôte a été dans la petite cité nordique le théâtre d'une transhumance punk très éloignée de ses habitudes feutrées.

«Ils se sont installés confortablement sur les promenades et devant les supermarchés», décrit avec une pointe d'ironie Der Spiegel, qui raconte l'histoire de cette drôle d'invasion barbare de punks bigarrés aux pique-niques alcoolisés et rustiques sacs de couchage.

Comme l'explique NTV, des appels avaient été passés quelques jours avant le long week-end de la Pentecôte dans certains cercles punks et anarchistes en ligne, afin d'organiser cette fête géante et bon enfant dans ce lieu plutôt inhabituel pour de tels loustics.

Les Sylters s'en étaient inquiétés: en 1995, une opération similaire de billets à 15 marks avait attiré une faune moins tranquille sur l'île, où des troubles avaient dû être réprimés par les forces de l'ordre.

Rien de tel cette fois: exubérante, l'ambiance est restée joyeuse et calme malgré les plaintes de quelques restaurateurs, dépités de voir leur fidèle clientèle déserter leurs auberges pour gens très argentés.

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