Elles s'appellent Instant Chemistry, Pheramor ou Digid8 et se définissent comme des applications de rencontres d'un nouveau genre. Pour une vingtaine de dollars, ces apps proposent aux candidat·es à l'amour de décrypter leurs gènes pour les aider dans leur quête d'une relation stable et épanouissante, grâce à un simple prélèvement de salive.
À l'image de Tinder, il s'agit avant tout de compléter une fiche avec des informations personnelles incluant mensurations, vie professionnelle, passions et loisirs. Mais Pheramor, fondée par la chercheuse Brittany Baretto, se base en outre sur onze gènes pour proposer des profils à ses utilisateurs et utilisatrices –trois par jour, sélectionnés selon un score de compatibilité entre 0 et 100 calculé par un algorithme.
La clé du succès se trouverait dans l'analyse des phéromones, ces substances chimiques émettant des signaux biologiques à destination d'éventuel·les partenaires et jouant un rôle central dans la reproduction. Il serait ainsi possible de prédire l'attraction entre deux personnes.
Grâce à cette méthode, Pheramor espère «disrupter l'industrie de l'amour en optimisant la connexion humaine» et mettre toutes les chances du côté des candidat·es pour tomber sur la bonne personne.
Jusqu'à la fin de nos jours
L'application Instant Chemistry va encore plus loin. Le processus est identique et commence par un test ADN, mais le service proposé ne se limite pas à la rencontre.
Née des travaux de Sara Seabrooke et Ron Gonzalez, deux neuroscientifiques diplômés de l'université de Toronto, la start-up s'appuie à la fois sur les sciences du comportement et sur le «filtre génétique» pour mesurer la compatibilité d'un couple à vivre ensemble sur la durée.
D'après Seabrooke, «la satisfaction d'une relation à long terme repose d'une part sur notre ADN et notre personnalité, et d'autre part sur leur compatibilité avec l'ADN et la personnalité de notre partenaire».
Pour établir son diagnostic, Instant Chemistry étudie trois hormones réputées pour avoir une influence sur les sentiments: la sérotonine, considérée comme l'hormone du bonheur, l'ocytocine, celle de l'attachement, et la dopamine, celle du bien-être.
L'idée ne semble pas dénuée de logique mais la méthode, qui se veut scientifique, n'a pas encore prouvé qu'elle fonctionnait. Outre-Atlantique, elle essuie par ailleurs de vives critiques, des scientifiques agitant le spectre de l'eugénisme –sans compter que la sécurisation des données de ces apps, par nature personnelles et intimes, pose également problème.