L'une des industries les plus sinistrées par la pandémie de Covid-19 est l'aviation commerciale. Frontières fermées, confinements, tourisme à l'arrêt… les compagnies aériennes ont vu leur vols se réduire à peau de chagrin. Des milliers d'employés du secteur ont donc du se mettre au chômage partiel ou en activité réduite.
Alors que le virus recule enfin et que les restrictions de voyage s'allègent progressivement, les vols commerciaux reprennent doucement leur rythme d'avant et beaucoup de pilotes remontent dans un cockpit pour la première fois depuis des mois.
La mémoire musculaire et les automatismes sont émoussés, les procédures d'urgence prennent quelques secondes supplémentaires à être mises en place… résultat, Bloomberg rapporte que les erreurs mineures commises par les pilotes se multiplient.
Perte des automatismes
Une étude menée par l'université aéronautique d'Embry-Riddle, en Arizona, a repéré que les incidents liés à la perte des habitudes signalés sur l'Aviation Safety Reporting System (ASRS) ont brusquement augmenté pendant la pandémie.
L'ASRS est une plateforme officielle, sur laquelle les professionnels américains de l'aviation peuvent signaler anonymement des problèmes survenus pendant un vol. Les autorités de l'air sont conscientes du problème, l'Association du transport aérien international a même publié des guides à l'usage des compagnies aériennes afin de gérer au mieux le retour des pilotes derrière les commandes.
La plupart des incidents constatés sont heureusement des erreurs mineures, et il est possible de préparer correctement les pilotes à la reprise des vols et de leur rendre leurs automatismes. Mais les sessions de simulateur plus nombreuses et les tests plus récurrents demandent du temps et de l'argent.
La compagnie aérienne australienne Qantas dispose d'une équipe entière consacrée à ce sujet. Mais Qantas fait partie des compagnies qui est le mieux parvenu à absorber la crise. Les entreprises dont la situation financière est moins favorable pourraient prendre plus de risques. Et dans les airs, les économies de bout de chandelle peuvent coûter des centaines de vies.