Si la première mention d'une boisson alcoolisée, en l'occurrence la bière, remonte à 4.000 avant J.C. en Mésopotamie, l'être humain et ses ancêtres n'ont pas attendu de savoir écrire pour picoler ces boissons étranges et produits fermentés qu'ils trouvaient ou découvraient un peu par hasard.
Avec la découverte de l'alcool est venue, dès le lendemain, celui de la gueule de bois. En parallèle de ses recherches sur de nouvelles manières de transformer n'importe quel produit en boisson enivrante, l'humain a donc toujours cherché à se protéger de ses ravages.
Cette quête du remède miracle est toujours en cours aujourd'hui, avec des spécificités selon les pays –le jus de cornichon en Pologne, les prunes salées au Japon, les yeux de moutons en Mongolie ou les harengs marinés en Allemagne notamment.
L'Antiquité n'a pas échappé à la gueule de bois. Des archéologues de l'Israel Antiquities Authority ont ainsi mis au jour, dans un immense domaine viticole situé dans la ville de Yavné, produisant pour le reste du monde du «vin de Gaza» ou «vin d'Ashkelon» et datant de la fin de l'époque byzantine, un petit objet constituant selon eux un très ancien bouclier (supposé) contre les effets indésirables de l'éthanol: une bague en or incrustée d'une améthyste.
Pierre qui roule
Si le site date a priori du VIIe siècle, la bague elle-même pourrait être plus ancienne. Les notables romains en portaient déjà 400 ans plus tôt. Et ils ne s'en équipaient pas par hasard. Comme de nombreuses pierres précieuses, l'améthyste était parée par les croyances de l'époque de nombreuses vertus, notamment celle de se protéger contre les effets de l'alcool.
Le nom même de l'améthyste, ainsi que sa couleur de vin coupé à l'eau, la prédestinait à cet usage. Le mot vient ainsi du grec ancien «ἀμέθυστος» («améthustos»), qui signifie littéralement «ivre», et auquel a été accolé le préfixe «a»: entre low tech et vieilles croyances, elle était donc vendue pour se prémunir de l'ébriété et de ses effets secondaires.
Comme l'explique CNN, ce n'est pas la seule parade de nos ancêtres contre la gueule de bois. En 2015, la traduction d'un papyrus grec vieux de 1.900 ans révélait la préconisation du port d'un collier de feuilles de laurier pour échapper aux déboires d'un sale lendemain de cuite.
Dave Hall, pour le Guardian, a fait une liste de ces remèdes d'arrière-arrière-arrière-grand-mère. En Mésopotamie, un docteur préconisait quant à lui, en 5.000 avant J.C. la consommation de réglisse, de haricots, de laurier rose, d'huile... et de vin. Les Égyptiens comme les Grecs croyaient fermement en les vertus du choux, et il arrivait aux seconds de consommer des canaris frits pour tenter de se sauver d'une gueule de bois.