Un amant dans la maison. | YoonJae Baik via Unsplash
Un amant dans la maison. | YoonJae Baik via Unsplash

Mon aspirateur robot, mon amour

Certaines personnes finissent par nouer des relations romantiques avec leurs robots domestiques.

Dans le film Her, sorti en 2014, le héros tombait amoureux de son système d'exploitation. Aujourd'hui, certaines personnes se sont attachées à un objet bien plus basique: leur aspirateur robot.

Même si un aspirateur n'est pas aussi câlin qu'un chien, de nombreux propriétaires disent considérer l'appareil comme un animal de compagnie ou du moins un être presque sensible qui réside dans leur maison, raconte Debugger.

«Cela a commencé comme une blague, puis finalement nous nous sommes mis à associer une sensibilité à l'aspirateur, je suppose parce qu'il se déplace seul et remplit une fonction», témoigne ainsi Jess*, propriétaire de Roomba et streamer Twitch à Toronto. «Si nos deux chats sont nos petits bébés en fourrure, alors Scoopy [nom donné à l'aspirateur] est devenu une sorte de troisième chat un peu stupide.»

«Les humains ont anthropomorphisé des animaux, des objets et même des idées (telles que les dieux) depuis des dizaines de milliers d'années, mais le Roomba est un cas unique dans l'histoire», remarque Angela Lashbrook, autrice de l'article. «Son anthropomorphisation découle plutôt de deux facteurs: le service qu'il rend à la famille et son mouvement animal, à la fois charmant et frustrant –un peu comme celui d'un “super Jack Russell”.»

En 2007 déjà, une étude américaine montrait qu'une grande majorité des personnes participantes avaient attribué un surnom à leur aspirateur robot et développé une relation intime avec lui (ou elle).

Plusieurs propriétaires déclarent ainsi ôter systématiquement les objets encombrant le sol «afin de ne pas blesser le robot», et rapportent même avoir aménagé leur intérieur en conséquence, par exemple en déplaçant des meubles.

Certains racontent «venir au secours» de leur Roomba coincé dans un tapis de la salle de bains, comme s'il s'agissait d'un naufragé en perdition. D'autres expriment leur «plaisir» à s'occuper du robot, nettoyer ses multiples brosses et le programmer. Et lorsque le Roomba ne fonctionne plus, on parle d'un robot «blessé» ou «malade» qui aurait besoin d'être «hospitalisé».

L'amour, tapis dans l'ombre

Une autre étude de 2020 avance que c'est le mouvement erratique du robot qui lui donne une personnalité. Les scientifiques ont programmé des aspirateurs robots avec trois «personnalités distinctes», c'est-à-dire trois styles de déplacement différents (vitesse douce et modérée, changement de vitesse soudain, etc.). Les participants à l'étude ont réussi à identifier la personnalité du robot sur la base de ses mouvements.

Le phénomène est en tout cas encouragé par les fabricants, qui ont bien compris tout l'intérêt d'anthropomorphiser leurs appareils. L'étude de 2007 montre ainsi que les propriétaires ayant développé une intimité avec leur aspirateur robot lui accordent une plus grande confiance.

D'autres recherches suggèrent que les personnes qui attribuent un prénom ou un genre à leur voiture sont moins enclines à la mettre en cause lors d'un accident. Ceci explique sûrement pourquoi de plus en plus de véhicules portent des prénoms humains (Renault Zoé et Mégane, Opel Karl, etc.).

Ne manque finalement au Roomba que de la fourrure pour le caresser, une fonction à laquelle n'ont pas encore pensé ses concepteurs.

*Le prénom a été changé.

En ce moment

En Finlande, les prix de l'électricité sont désormais négatifs

Biz

En Finlande, les prix de l'électricité sont désormais négatifs

Une aubaine pour la population, mais pas pour les fournisseurs.

Sur Google, bientôt des pubs entièrement créées par l'intelligence artificielle

Tech

Sur Google, bientôt des pubs entièrement créées par l'intelligence artificielle

Encore un métier qui pourrait être remplacé: celui de créa.

Pourquoi les lancements de fusées sont une catastrophe pour la biodiversité

Tech

Pourquoi les lancements de fusées sont une catastrophe pour la biodiversité

Deux spécialistes sonnent l'alerte, alors que nous envoyons de plus en plus d'objets dans l'espace.