Les contrats seront peut-être un jour rédigés par des machines. | Cytonn Photography via Unsplash

Les contrats seront peut-être un jour rédigés par des machines. | Cytonn Photography via Unsplash

Vos photos Instagram pourraient vous coûter cher en assurances

Encore non régulée, l'utilisation des données personnelles dans le secteur assurantiel pose question.

Traditionnellement, les compagnies d'assurance ou les banques signaient un contrat d'assurance-vie avec une personne assurée en tenant compte de multiples critères. L'entreprise avait accès au dossier médical de la personne et posait de nombreuses questions sur ses habitudes de vie –un processus pouvant s'avérer long et intrusif. Les taux de prime de l'assurance étaient ensuite définis en fonction des résultats et du niveau de risque que présentait le contrat.

Mais aujourd'hui, les assureurs cherchent à améliorer leur efficacité et à vendre plus d'assurances-vie via internet: la longue procédure a été reléguée au placard, face à l'avènement généralisé des algorithmes. L'un d'entre eux peut par exemple décider de valider le profil médical d'une personne et lui éviter de passer une batterie d'examens, accélérant ainsi l'avancement de son dossier.

Aux États-Unis, l'État de New York est le premier à communiquer des recommandations autour de cette pratique et à avertir sur l'utilisation de données extérieures pour établir un contrat d'assurance-vie. L'administration financière s'inquiète également des possibles dérives discriminatoires que peut engendrer l'utilisation des algorithmes: confier un tel pouvoir de décision à la big data peut s'avérer problématique.

Attention à votre usage des réseaux sociaux

Pour être entraîné, un algorithme doit ingurgiter de grandes quantités de données provenant d'internet, qu'il utilise ensuite comme référence pour statuer sur le cas d'une personne. L'enjeu, c'est que ces données ne doivent pas discriminer certains individus par rapport à d'autres.

Les personnes assurées obtiennent des contrats à des montants différents en fonction de leur santé ou de leur âge, mais cela ne doit pas être le cas si elles postent une photo en train de fumer sur Instagram ou de pratiquer un sport extrême.

Pour l'instant, cette utilisation très intrusive des algorithmes reste rare; elle se fait surtout pour déceler d'éventuelles fraudes. Aucune loi n'encadre ces méthodes, et la clientèle de ces assurances est en mesure –une fois de plus– de se poser des questions sur l'utilisation de leurs données personnelles sur internet.

Ce flou artistique et juridique interroge sur les capacités des algorithmes à aller fouiner là où on ne les imagine pas chercher, ainsi que sur les limites fixées au moment de la conception de leurs formules. Une raison de plus de faire attention à notre propre utilisation des réseaux sociaux.

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