Les scientifiques prédisaient déjà un scénario à la Don't Look Up; pourtant l'astéroïde le plus dangereux de la décennie n'entrera finalement pas en collision avec la Terre. Récap chronologique des montagnes russes émotionnelles du monde de l'astronomie ces dernières semaines.
Tout commence le 6 janvier lorsque l'on découvre un caillou spatial d'environ 70 mètres, baptisé 2022 AE1. Jusqu'ici, tout va bien. Sauf qu'une fois sa trajectoire analysée par un système appelé l'Asteroid Orbit Determination (AstOD) de l'Agence spatiale européenne, surprise, mauvaise surprise: l'astéroïde devrait entrer en impact avec la planète bleue le 4 juillet 2023.
Ce système calcule ensuite où chaque objet se trouve sur l'échelle de Palerme, souvent simplifiée par l'échelle de Turin, qui évalue le danger potentiel d'un impact. Cette échelle prend en compte la probabilité de la collision et l'énergie de l'objet, autrement dit, quels dégâts il causerait, en fonction de sa taille et de sa vitesse.
Le 11 janvier, le verdict tombe: 2022-AE1 a une valeur de Palerme de -0,66, ce qui en fait l'astéroïde le plus dangereux depuis 2009. Mais juste au moment où tout le monde commence à s'affoler, nouvelle complication: la Lune vient cacher la roche cosmique.
Ne regardez pas le ciel
Avec une vitesse moyenne de 20 kilomètres par seconde, l'astéroïde pourrait engendrer une catastrophe sur Terre. Par comparaison, il est 3,5 fois plus gros que le météore de Tcheliabinsk, qui a blessé des milliers de personnes lors de son arrivée en Russie en 2013.
Il est également plus gros que la roche spatiale, que l'on pense responsable de l'événement de la Toungouska, qui aurait rasé plus de 2.000 mètres carrés de forêt sibérienne en 1908. La météorite aurait libéré une énergie comparable à mille fois l'explosion de la bombe «Little Boy» larguée sur Hiroshima en 1945.
Il est d'ailleurs possible d'avoir un aperçu assez précis de l'étendue des dégâts que provoquerait l'impact d'une météorite sur le site de simulation Asteroïd Collision en fonction de sa taille. 2022 AE1, pourrait facilement raser une ville comme Paris.
Heureusement, le 20 janvier, les astronomes ont pu retrouver la trace de l'astéroïde perdu pour réaliser de nouvelles observations, excluant finalement toute possibilité d'un impact terrestre pour l'année prochaine.
Lorsque 2022 AE1 passera devant la Terre en juillet 2023, il ne s'approchera qu'à environ 10 millions de kilomètres de nous, soit plus de vingt fois la distance qui nous sépare de la Lune. Il faudra donc sortir les télescopes plutôt que les parapluies.