Quand votre visage vous échappe. | Hassan OUAJBIR via Unsplash
Quand votre visage vous échappe. | Hassan OUAJBIR via Unsplash

Des célébrités poursuivies pour avoir posté des photos d'elles-mêmes

Votre image ne vous appartient pas tout à fait –fusse-t-elle une photo volée.

Aussi étonnant que cela puisse paraître, votre image ne vous appartient pas tout à fait. Du moins lorsqu'on est une actrice ou une chanteuse et qu'on s'appelle Naomi Watts, Jennifer Hudson ou Dua Lipa.

Ces dernières sont poursuivies par des photographes ou par les agences qui les emploient pour avoir posté des photos d'elles-mêmes sur les réseaux sociaux prises par les paparazzis. Depuis le moins de juin, plus d'une douzaine d'actions en justice ont été entreprises contre des célébrités, accusées d'avoir enfreint le droit d'auteur, rapporte Bloomberg.

En effet, même si le sujet est non volontaire, la législation stipule que les droits sur l'image appartiennent à celui qui l'a prise, en l'occurence le paparazzi. Cela signifie que la photo ne doit pas être réutilisée sans payer des droits, y compris par la personne photographiée.

Or, de nombreuses stars utilisent des clichés de paparazzis recouverts de texte pour faire la publicité pour des produits sur les réseaux sociaux auprès de leurs abonnés.

«C'est comme si j'entrais dans la National Gallery de Londres et que je commençais à voler des tableaux du mur», s'énerve Jesal Parshotam, un photojournaliste basé à Los Angeles considéré comme l'un des paparazzis les plus prolifiques du monde. «Je vois mes images publiées partout et me dis: “Attendez, c'est MA photo!”»

Ces affaires de droits d'auteur ne sont pas nouvelles, les célébrités étant souvent dans l'ignorance de la loi et postant leurs photos en toute bonne foi. Mais elles ont récemment ressurgi dans l'actualité avec la poursuite contre Lisa Rinna, connue pour ses rôles dans les séries Days of Our Lives et The Real Housewives of Beverly Hills.

Dommages et intérêts

Au lieu de se régler à l'amiable comme c'est le cas la plupart du temps, l'agence BackGrid USA, qui se qualifie elle-même «d'une des plus grandes agences de photographie de célébrités d'Hollywood», demande jusqu'à 1,2 million de dollars (un million d'euros environ) en dommages et intérêts pour la publication par Rinna de huit photos d'elle non autorisées ainsi que de ses filles.

Un comble alors que ces photographes gagnent des milliers de dollars en volant les images des célébrités, fustige l'avocat de la star, pour qui ces procès constituent juste un moyen supplémentaire pour les papparazzis d'augmenter leurs revenus.

En vertu de la loi américaine, chaque constatation de violation peut donner lieu à des dommages et intérêts allant de 750 à 30.000 dollars, et jusqu'à 150.000 dollars pour une violation intentionnelle. Un vrai jackpot.

Et la pratique serait en plein boom, à en croire la défense de Lisa Rinna. Près des deux tiers des quarante-huit poursuites intentées par BackGrid depuis 2017 ont été déposées en 2020 et au cours des neuf premiers mois de 2021, ce qui signifie que l'agence «a considérablement augmenté cette pratique génératrice de revenus».

Il n'empêche que le droit est plutôt du côté des photographes. «Il est peu probable que des célébrités qui publient une image non autorisée à des fins commerciales puissent faire valoir l'utilisation équitable, une doctrine juridique qui prévoit une exception à la violation du droit d'auteur», indique l'avocate en propriété intellectuelle Elizabeth Vulaj dans une chronique pour Bloomberg Law.

Entre les publicités déguisées et les photos interdites, entretenir un compte Instagram va devenir de plus en plus délicat juridiquement pour les stars.

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