Le 18 octobre, une enquête de Sky news révélait qu'une trentaine de pilotes militaires britanniques travaillent actuellement pour l'Armée populaire de libération chinoise. Puis, fin octobre, nouveau rebondissement: ils ne seraient pas les seuls Occidentaux impliqués. Des pilotes français et au moins un états-unien viennent de s'ajouter à la liste, selon Popular mechanics.
Les pilotes recevraient un salaire de 271.000 dollars (soit environ 274.806 euros) pour former les personnels de l'armée de l'air aux tactiques occidentales. D'après Le Figaro, les Français seraient ciblés par l'armée chinoise pour leur expertise sur les porte-avions équipés de catapultes et de dispositifs d'arrêt pour les décollages et atterrissages. De fait, le troisième navire du style de Pékin, Fujian, devrait lui aussi utiliser ces technologies quand il entrera en service.
Fin octobre, un vétéran de la marine américaine a par ailleurs été arrêté à la demande de Washington en Australie. Daniel Edmund Duggan –c'est son nom– est un ancien pilote de McDonnell Douglas AV-8B Harrier II. L'homme, vivant à Qingdao, siège de la flotte chinoise en mer du Nord et emplacement du porte-avions Liaoning, qui servirait de navire d'entraînement à la marine, aurait été instructeur de combat pour l'armée de Pékin.
Un mauvais calcul?
Le recrutement chinois se concentre sur deux aspects principaux: comprendre comment les troupes occidentales combattent; et comment elles s'entraînent aux opérations incluant des porte-avions. Liaoning, premier navire de guerre chinois du genre, date de 2012. L'expérience du pays dans l'aviation embarquée est donc très récente, quand les États-Unis la pratique depuis une centaine d'années.
Cependant, Pékin n'a pas réellement besoin d'aide en matière de tactique puisque, comme tous les pays autoritaires, son armée est tout à fait verticale et ne laisse que très peu de place aux initiatives. Comme cela n'est pas près de changer, il semble que l'expertise occidentale soit surtout utile à la Chine pour anticiper comment un ennemi hypothétique combattrait.
Il est également peu probable que les anciens pilotes aient de l'expérience avec les chasseurs de cinquième génération comme le F-22 Raptor ou le F-35 Lightning II, qui remplacent les anciens avions. Or, ces engins utilisent la furtivité pour se cacher et tendre des embuscades, ce qui rend l'ancien style de combat obsolète.
Pas de panique, donc. L'embauche d'anciens militaires occidentaux pourrait avoir pour seule conséquence de démontrer à l'armée chinoise à quel point son système de combat aérien est inférieur.