Statistiquement très rare, le crash est une phobie tenace pour beaucoup de passagers qui prennent l'avion. Non seulement il est extrêmement peu probable de survivre à une catastrophe aérienne, mais l'idée de se retrouver en chute libre à des kilomètres au-dessus du sol n'est pas particulièrment réjouissante.
Il existe pourtant une poignée d'êtres humains ayant survécu à des chutes sans parachute depuis de telles altitudes. Dans un article, Popular Mechanics détaille comment une telle prouesse est possible, et comment mettre les chances de son côté.
Toutes les chutes ne se valent pas, explique Jim Hamilton, passionné du sujet et auteur d'un site internet lui étant dédié. Selon lui, il existe deux cas de figures peu comparables: les «free fallers» et les «wreckage riders», soit les personnes qui effectuent une chute libre seules et celles qui restent accrochées à une partie de l'appareil détruit.
En effet, chuter en même temps que des débris permet dans certain cas de profiter d'une sorte de cocon protecteur. C'est ce qui est arrivé à Vesna Vulović, une hôtesse de l'air serbe. En 1972, lorsqu'une bombe explose à l'avant de son avion, Vulivić se retrouve attachée à son siège, à un chariot de nourriture et à une partie du fuselage. Elle atterrit dix kilomètres plus bas, gravement blessée mais vivante. Record du monde.
L'important n'est pas la chute, c'est l'atterrissage
Le lieu de la chute est essentiel. Vulivić s'est écrasée sur un flanc de montagne très enneigé. L'idéal, selon Popular Mechanic, est une zone marécageuse ou une botte de foin. Un arbre ou même un terrain meuble peuvent aussi faire l'affaire.
Même une vitre peut aider. Lorsque le B-17 Flying Fortress d'Alan Magee, un soldat américain, est abattu par les Allemands en 1943, il est expulsé de l'appareil et fait une chute libre de 22.000 pieds, soit 6 kilomètres. Il ne doit sa vie qu'à la verrière de la gare de Saint-Nazaire et fait ainsi parti des rares «free fallers» survivants.
L'eau est en revanche une très mauvaise option. Parce qu'elle n'est pas compressible, tomber dans un lac ou dans l'océan à une telle vitesse revient à peu près à chuter sur du béton.
L'un des rares avantages de ces chutes est qu'à partir d'un certain point, la hauteur peut constituer un avantage. Depuis un gratte-ciel ou un avion, la vitesse de chute est identique. Le temps supplémentaire peut donc être utilisé pour étendre ses membres et ralentir le plus possible.
Mais même en freinant sa course, le point d'atterrissage reste le paramètre le plus important pour rester en vie. L'idéal est de toucher le sol soit à plat, soit à la verticale, avec genoux et hanches pliées. Mais à ce niveau là, une chance extraordinaire reste la meilleure des alliées, sinon la seule.