Les agents des douanes montrent leur prise au port de Newark, à New York, le 29 juillet 2020. | US Customs and Border Protection Office of Public Affairs / AFP

Les agents des douanes montrent leur prise au port de Newark, à New York, le 29 juillet 2020. | US Customs and Border Protection Office of Public Affairs / AFP

Les douanes américaines saisissent 800.000 dollars de cheveux

Importés de Chine, ils pourraient avoir été prélevés de force sur des Ouïghoures.

Le Service des douanes et de la protection des frontières des États-Unis a saisi le 29 juillet une cargaison d'extensions capillaires en provenance de Chine. Interceptée dans le port de Newark à New York, la cargaison comprend plus de 12 tonnes de produits, pour une valeur d'environ 800.000 dollars [712.000 euros].

Cette opération intervient à la suite d'un ordre de saisie diffusé le 17 juin, qui ordonne aux douanes d'intercepter toutes les marchandises produites entièrement ou partiellement par l'entreprise Lop County Meixin Hair Product Co. Ltd.

Cette entreprise de cosmétiques est soupçonnée par le gouvernement des États-Unis de recourir au travail forcé mis en place dans les camps où seraient détenus un million de membres de la minorité musulmane ouïghoure, dans la province du Xinjiang.

Les douanes ne formulent pas d'accusations formelles mais affirment détenir des «informations qui indiquent raisonnablement l'usage de travail carcéral, et qui pourraient inclure des situations de travail forcé [...] dont des heures supplémentaires excessives, de la rétention de salaire, et des restrictions de mouvement».

Violation des droits humains

Le travail pénitentiaire est autorisé aux États-Unis mais l'importation de biens fabriqués dans des prisons étrangères est interdit, tout comme ceux issus du travail forcé. Brenda Smith, membre de la direction du service des douanes, estime que ces cheveux représentent «une violation des droits humains très sérieuse».

La Chine admet l'existence de camps de rééducation, mais affirme qu'ils sont nécessaires à la lutte contre le terrorisme de la mouvance nationaliste ouïghoure. Elle nie en revanche tout traitement inhumain dont elle est régulièrement accusée –comme la vente des «organes halal» de certain·es de ses prisonnièr·es.

En pleine guerre commerciale et diplomatique avec son rival asiatique, ce n'est pas la première fois que les États-Unis accusent l'industrie chinoise des produits capillaires d'exploiter les détenu·es des camps du Xinjiang.

Fin juin, Radio Free Asia, un média financé par le Congrès américain et fondé dans les années 1950 par la CIA, affirmait ainsi que plusieurs entreprises utilisaient les cheveux de femmes rasées à leur entrée dans les camps de rééducation.

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