À quoi ressemblait notre vie avant les smartphones? Difficile d'imaginer se divertir autrement qu'avec Candy Crush, 42 ou Pokémon Go... Au point que les parents sont de plus en plus inquiets des effets des écrans sur leurs enfants.
Aux États-Unis, certains font même appel à des coachs qui leur apprennent à revenir dans le passé –un temps sans ordinateur, téléphone ou tablette.
«J'ai réalisé qu'il y avait un vrai marché», raconte au New York Times Emily Cherkin, une ancienne professeure reconvertie en «consultante en temps d'écran», qui a également ouvert un espace de coworking pour adultes attenant à un espace de jeux et «d'alternatives à l'écran» pour leurs enfants (l'une des activités proposées: empiler des cube en bois).
Retour vers le futur
Selon Cara Pollard, une autre coach, prendre les bons réflexes n'est pas sorcier: «Je leur dit: “Essayez juste de vous souvenir de ce que vous faisiez enfant.” C'est tellement difficile pour eux, ils sont très mal à l'aise, mais ils ont juste besoin de se souvenir.»
Regarder la lune? Peindre sur une feuille? Le secret est dans les basiques: «Le mouvement», rappelle Gloria DeGaetano, la fondatrice du Parent Coaching Institute, à Seattle: «Courent-ils assez dans tous les sens pour développer leur autonomie? Y a-t-il des jeux dans le parc ou une corde à sauter?»
Les parents ont conscience que ces conseils n'ont rien de révolutionnaire, mais consulter des spécialistes les aident à identifier certains comportements.
Julie Wasserstrom, 43 ans et deux enfants, sait que les propos de sa coach tiennent de l'évidence. Pour la mère de famille, un smartphone est «comme un couteau»: il faut expliquer aux enfants comment l'utiliser en toute sécurité.
Peur du numérique
La comparaison est loin d'être anodine. Addiction aux écrans, effets pervers du numérique sur le développement moteur: les craintes autour du smartphone sont multiples –mais aussi souvent mal documentées, comme le souligne une tribune d'Andrew Przybylski et Amy Orben publiée par le Guardian.
Les scientifiques reprochent aux médias, aux maisons d'édition et de manière générale à la société d'enfler des théories qui manquent de preuves solides et d'encourager un business très lucratif autour de la peur des écrans.
Portant sur plus de 10.000 pré-ados et ados, leur propre étude tend à démontrer que le bien-être des jeunes est très peu affecté par leur utilisation des réseaux sociaux.
«Tant que Facebook, Google ou les grandes entreprises de jeux vidéo ne partageront pas les données de chaque clic, tap, glissement de leurs produits, nous ne pourrons pas déterminer réellement leurs effets sur notre santé mentale», notent-ils néanmoins.