Les tensions causées par le Brexit n'en finissent plus. Alors que la France réclamait au Royaume-Uni, dans le cadre d'un accord signé après le retrait de ce dernier de l'UE, 164 licences de pêche afin que des bateaux français puissent aller dans les eaux britanniques, Londres n'a accepté d'en délivrer que soixante-quatre.
Si les Anglais assurent que les pêcheurs en question n'ont pas été capables de prouver qu'ils pêchaient dans les eaux anglaises avant le Brexit, cette décision a attiré la colère de Paris. Gabriel Attal a dénoncé une politique «totalement inacceptable et inadmissible» et la ministre française de la Mer, Annick Girardin, a estimé que la pêche française était «prise en otage par les Britanniques à des fins politiques».
En représailles, le secrétaire d'État aux affaires européennes, Clément Beaune, a menacé de mettre dans la balance l'approvisionnement en électricité. En effet, sur les quatre câbles électriques sous-marins qui relient la Grande-Bretagne au continent, deux passent par la France.
Clément Beaune sur la pêche post-Brexit dans la Manche : "Dans les prochains jours, nous prendrons des mesures européennes ou nationales de pression sur le Royaume-Uni sur les produits qu'ils exportent en France par exemple (...) Le Brexit c'est le populisme en action"#Europe1 pic.twitter.com/w0KiYjNRkZ
— Europe 1 (@Europe1) October 5, 2021
Pas de poisson sans arrêtes
L'énergie est une denrée très précieuse, en ce moment. Les conditions météo de ces derniers mois ont perturbé l'énergie éolienne, et à cause d'un hiver 2020/2021 long et rigoureux, les réserves de gaz sont restées basses.
En plus de cela, la Russie, l'un des fournisseurs principaux de gaz en Europe, est accusée de limiter ses exportations via l'Ukraine afin de forcer la main des régulateurs européens pour qu'ils approuvent la construction de Nord Stream 2, une pipeline qui passerait par la mer Baltique.
Résultat, les prix de l'énergie ont flambé sur le vieux continent, et particulièrement au Royaume-Uni, où l'un des câbles sous-marins mentionné est temporaire inactif après avoir été endommagé par un incendie. Les factures augmentent, et les petits fournisseurs d'énergie britanniques ne peuvent plus suivre. En septembre, cinq d'entre eux ont déposé le bilan en deux semaines.
Si la France décide en effet de sanctionner son voisin en lui coupant l'électricité, les conséquences sur les ménages et le secteur de l'énergie pourraient être dévastatrices.