Faudra-t-il aller les installer à la nage? | Jack Hunter via Unsplash
Faudra-t-il aller les installer à la nage? | Jack Hunter via Unsplash

Le monde veut plus d'éoliennes offshore, mais il manque de bateaux spécialisés

Très particuliers et hors de prix, ces gros navires sont la cheville ouvrière du changement énergétique.

L'une des premières décisions de Joe Biden en arrivant à la Maison Blanche portait sur la crise climatique et les moyens de la résoudre. À ce sujet, le nouveau président a promis de doubler sa production d'énergie éolienne en mer d'ici à 2030.

Mais il y a un hic. Comme le détaille The Verge, les États-Unis risquent de se heurter au manque de bateaux spécialisés disponibles pour remplir ces objectifs ambitieux.

Les navires poseurs d'éoliennes sont des bateaux très particuliers. Équipés d'une grue géante et de mats coulissants capables de se poser sur les fonds marins, ils s'élèvent au-dessus du niveau de l'eau afin de se stabiliser, puis agissent comme une plateforme offshore le temps d'installer leur turbine.

Ces mastodontes coûtent des centaines de millions de dollars. Au fur et à mesure que les éoliennes deviennent plus grandes et plus puissantes, comme la Haliade-X de GE, les navires doivent suivent le mouvement: ils deviennent à leur tour plus gros et plus chers, et les plus petits deviennent obsolètes.

Résultat, la firme Rystad estime qu'il n'existe que trente-deux bateaux de ce type dans le monde. Et malgré les chantiers supplémentaires en cours, cette flotte risque d'être insuffisante pour contenter la demande mondiale d'ici à 2025.

L'œuf ou la poule

La solution est donc d'en produire de nouveaux. Sauf qu'avant de se lancer dans un chantier extrêmement long et coûteux, les constructeurs souhaitent s'assurer que leur vaisseau enchaînera les contrats dès leur mise à l'eau.

Mais de l'autre côté, les développeurs de parcs éoliens hésitent à lancer leurs projets tant qu'ils ne sont pas certains de disposer de bateaux pour les installer. «Le marché des poseurs d'éoliennes est en plein dilemme de l'œuf ou la poule», résume Alexander Fløtre, un cadre de Rystad.

Aux États-Unis, un problème plus spécifique s'ajoute à ces déséquilibres, le Jones Act. Promulguée en 1920, cette loi prévoit que tous les bateaux transportant des marchandises d'un port national à un autre doivent être intégralement américains (pavillon, propriétaire, équipage et construction).

Or, aucun navire existant n'est aujourd'hui conforme à cette loi. Jusqu'ici, pour poser les éoliennes offshore américaines, de plus petits bateaux ont dû apporter les pièces nécessaires à des navires poseurs d'éoliennes étrangers déjà sur place.

Pour remédier à celà, l'entreprise Dominion Energy construit en ce moment le premier poseur conforme au Jones Act. Mais cet investissement de 500 millions de dollars (408 millions d'euros) ne sera achevé qu'en 2023.

Aux États-Unis comme dans le reste du monde, cette situation peut constituer un frein important à la transition vers les énergies renouvelables. C'est également une chance pour les économies laissées exsangues par la pandémie: la mise en chantier de tels navires peut représenter des dizaines de milliers d'emplois.

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