Rien ne va plus chez Starbucks. Les coffee shops sont entrés dans la période la plus creuse de l'année pour leur activité. Pendant les trois premiers mois de l'année, et malgré le froid, la clientèle ne se presse guère dans les cafés, et Starbucks enregistre souvent ses ventes les plus basses.
Pour s'adapter, l'entreprise réduit ses équipes durant l'hiver. Cela aggrave encore une situation décriée depuis longtemps par certain·es employé·es, qui se plaignent ne plus faire assez d'heures, avec un fort impact sur leurs salaires. Les baristas qui ont la chance de pouvoir travailler sont de leur côté en sous-effectifs, donc souvent sous pression.
Une pétition signée par plus de 23.000 salarié·es dénonce ces conditions de travail et réclame de plus hauts salaires ainsi que des horaires plus stables. Le texte est intitulé «Starbucks, le manque de travail tue le moral».
Petit geste et grande incompréhension
En ce début 2020, l'entreprise a décidé d'agir pour montrer qu'elle prend soin de son personnel. Dans un communiqué publié lundi 6 janvier, elle a annoncé que l'intégralité de ses employé·es bénéficieraient désormais d'un accès gratuit à la version premium de Headspace, une application de méditation.
Cet avantage leur permettra de suivre des programmes portant sur «tous les domaines, du sommeil au stress et de la concentration à l'anxiété». Normalement, un abonnement premium à Headspace coûte 69,99 dollars par an [62 euros].
Headspace a bien compris que les entreprises étaient friandes de solutions pour faire un pas vers leur personnel tout en évitant soigneusement les augmentations salariales. L'application a noué des centaines de partenariats avec des sociétés comme Adobe, LinkedIn ou General Electrics.
Seulement, pour des salarié·es interrogé·es par Business Insider, leur entreprise est à côté de la plaque: ce sont justement les conditions de travail qu'elle impose qui peuvent mettre à mal leur santé mentale.
«Travailler à Starbucks est stressant, et il y a eu des pétitions pour augmenter les salaires au niveau national qui ont été ignorées par l'entreprise. On n'a pas demandé une appli de méditation, on a demandé à pouvoir payer notre loyer», tranche un employé.