À Athènes, des femmes manifestant contre les conditions de travail inhumaines dans les sweatshops. | STR / AFP
À Athènes, des femmes manifestant contre les conditions de travail inhumaines dans les sweatshops. | STR / AFP

Quand des esclaves appellent la clientèle occidentale à l'aide

Découverts dans divers produits, des messages dénonçant travail forcé, cadences infernales et punitions.

Depuis plusieurs années, des ouvrièr·es exploité·es, principalement originaires de Chine, se servent des produits qu'elles et ils confectionnent pour alerter les client·es sur leurs conditions de travail, en y déposant des notes manuscrites.

En 2012, Stéphanie Wilson, une Australienne de 28 ans vivant à New York, achète un sac à main dans le magasin de vêtements Sacks, situé sur la Cinquième Avenue. Elle y découvre une note rédigée au stylo bleu par un certain Tohnain Emmanuel Njong, et qui commence par ces trois mots: «Help, help, help!»

Dans son message, Njong affirme travailler contre son gré dans une usine pénitentiaire chinoise. «Nous sommes maltraités et travaillons comme des esclaves treize heures chaque jour pour fabriquer ces sacs dans l'usine de la prison.»

Pas un cas isolé

La même année, Julie Keith, une habitante de l'Oregon, trouve un message dans un paquet de décorations d'Halloween achetées chez Kmart, qui indiquait que les ouvrièr·es chinois·es «travaillaient quinze heures par jour, sept jours par semaine, surveillés par des gardes sadiques» et demandait à ce que les organisations internationales de défense des droits humains soient alertées.

Deux ans plus tard, une Nord-Irlandaise découvre une note anonyme dans les plis d'un pantalon acheté chez Primark, qui dénonçait des conditions de travail horribles à la prison de Xiang Nan, dans la province du Hubei. «Notre travail consiste à produire des vêtements de mode pour l'exportation quinze heures par jour et la nourriture que nous mangeons ne serait même pas donnée aux chiens ou aux porcs.»

En Angleterre, un habitant de Newcastle trouve en 2015 un message dans ses chaussettes Primark, rédigé par un certain Ding Tingkun, qui affirme être détenu dans un centre pénitentiaire de l'est de la Chine. Même son de cloche en 2017 avec ces quelques mots glissés dans des sacs vendus par Walmart aux États-Unis. «Les détenus de la prison de Yingshan en Chine travaillent quatorze heures par jour et ne sont pas autorisés à se reposer à midi. Nous devons faire des heures supplémentaires jusqu'à minuit. Les gens sont battus s'ils n'ont pas terminé leur travail à temps.»

Avec la complicité des grandes marques

Difficile d'imaginer que les enseignes qui commercialisent ces produits ne savent pas dans quelles conditions ils ont été fabriqués. Primark s'était défendue en affirmant n'avoir trouvé aucun lien entre les auteurs et autrices de ces messages et les usines de ses fournisseurs en Chine.

Ailleurs dans le monde, des notes glissés en 2016 dans des vêtements Zara confectionnés en Turquie indiquaient que les ouvrièr·es qui les avaient fabriqués n'avaient pas été rémunéré·es.

Aux États-Unis, l'article 307 du Tariff Act, voté en 1930, interdit pourtant l'importation de tout produit fabriqué sous la contrainte par des esclaves ou des prisonnièr·es politiques.

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