L'un des objectifs du télescope spatial James Webb, lancé avec succès le 25 décembre 2021, est d'étudier des exoplanètes afin de déterminer si certaines d'entre elles peuvent abriter de la vie.
Si la science-fiction a souvent imaginé les aliens comme des formes de vie autant, voire plus intelligentes que les humains, il est impossible de prévoir à quoi ressemblerait une forme de vie extraterrestre sur le plan physique. Simples organismes unicellulaires, animaux à l'intelligence limitée, végétaux uniquement ou créatures semblables aux êtres humains?
Pour certains scientifiques, dont le célèbre paléontologue spécialiste de la théorie de l'évolution Stephen Jay Gould, l'idée qu'une forme de vie semblable à Homo sapiens puisse exister est fantaisiste, explique Science Focus, le magazine scientifique de la BBC.
En effet, l'évolution est en bonne partie un jeu de hasard, qui dépend de variables tellement nombreuses (mutations génétiques, phénomènes environnementaux...) que tomber deux fois sur le même résultat n'a qu'une chance infime d'arriver.
Selon cette théorie, si le développement de la vie sur Terre était rejoué dans les mêmes conditions, il n'y aurait quasiment aucune chance que l'issue soit identique à celle que nous connaissons aujourd'hui. Autant dire que sur une autre planète, cela serait encore plus improbable.
Pourtant, tout le monde ne défend pas ce point de vue. Lorsque des êtres vivants sont soumis à des conditions de vie et des contraintes environnementales similaires, il arrive qu'ils évoluent de la même manière. C'est ce que l'on appelle la «convergence évolutive».
Convergence évolutive
Il existe un certain nombre d'animaux qui ont indépendamment développé des caractéristiques identiques. Par exemple, ce que l'on appelle couramment «crabe» recouvre en réalité une multitude d'espèces de crustacés possédant cinq pattes, un squelette extérieur et une paire de pinces.
Même chose pour le condor et le vautour, deux rapaces à long cou et à tête nue dotés de longues ailes leur permettant de planer. Ils semblent appartenir à la même espèce mais ce n'est pas le cas: ils font respectivement partie de la famille des cathartidés et des accipitridés. S'ils se ressemblent, c'est simplement que ces caractéristiques sont les plus adaptées à leur mode de vie de charognards.
Logiquement, si une planète suffisamment semblable à la Terre existe, un phénomène identique pourrait se produire. «Nous pouvons affirmer avec une raisonnable certitude que quelque chose d'analogue à l'évolution humaine existe bel et bien», estime Simon Conway Morris, paléontologue et professeur émérite de l'Université de Cambridge. Ne reste plus qu'à trouver ce quelque chose.