C'est une reconversion pour le moins radicale. Après avoir démissionné de son poste de directeur du prestigieux Secret Service américain début juillet, James Murray a été embauché par Snap, maison mère du réseau social Snapchat.
Après une carrière de vingt-sept ans au sein du service, où il aura entre autres fait partie d'une task force antiterroriste et du service de sécurité de George W. Bush, avant d'être nommé directeur en 2019, James Murray va donc devenir le directeur de la sécurité de Snap.
Dépendant du département de la Sécurité intérieure, le Secret Service est doté de deux missions distinctes. La première est la protection de personnalités politiques de premier ordre, dont le président et sa famille, mais aussi le vice-président ou les chefs d'État étrangers en visite. C'est aussi le Secret Service qui assure la protection de la Maison-Blanche.
L'autre mission de l'agence, moins connue mais qui constitue une grande partie de son activité, est la protection du système financier américain au travers de la lutte contre la fraude et la fausse monnaie.
Collaboration avec la police
Au sein de Snap, James Murray sera placé sous l'autorité directe du président-directeur général, Evan Spiegel. D'après le porte-parole de l'entreprise, l'ancien agent secret sera chargé d'organiser «la protection de la sécurité des employés de Snap» et, surtout, «la collaboration avec les forces de l'ordre lorsque c'est nécessaire».
Les réseaux sociaux étant de plus en plus utilisés pour les échanges courants, au détriment des SMS et appels téléphoniques classiques, l'étendue acceptable (ou non) de leur collaboration avec les autorités est devenue un sujet majeur. Les entreprises de tech sont ainsi prises en tenaille entre leurs efforts pour éviter de devenir des instruments aux mains de criminels et la protection des données de leurs usagers.
Après l'annonce, en janvier dernier, de nouvelles mesures de lutte contre le trafic de drogue sur sa plateforme, Snapchat veut montrer avec l'embauche d'une pointure comme James Murray combien elle prend cette question à cœur.