L'Origine du monde, une œuvre exposée au Grand Palais (en 2007), avait été censurée par Facebook. | Thomas Coex / AFP
L'Origine du monde, une œuvre exposée au Grand Palais (en 2007), avait été censurée par Facebook. | Thomas Coex / AFP

Ce que ses règles sur la nudité racontent de Facebook

La plateforme a établi des principes stricts pour encadrer le nu, surtout féminin. Des restrictions qui en disent long sur l'histoire du réseau.

Facebook, comme la plupart des réseaux sociaux, se montre très sévère en ce qui concerne le sexe et la nudité. La plateforme étant fréquentée par de nombreuses personnes mineures, les posts sont scannés afin de supprimer tout contenu affichant des corps dénudés ou des activités sexuelles.

Cependant, ce qui fait d’une image un contenu choquant ou passable est plutôt subjectif. Facebook a donc mis en place des standards de communauté. Publiques depuis l’année dernière, ces règles en disent long sur l’identité du réseau social.

Cette position a déjà été largement commentée mais Facebook, comme la majorité des réseau sociaux, fait preuve d'une vision très patriarcale du corps féminin. Le règlement insiste sur le fait qu'un torse masculin peut être publié librement, alors que les femmes ont intérêt à avoir une bonne raison pour se permettre de montrer leurs seins.

La liberté d'afficher les sulfureux «mamelons de femme découverts», s'obtient à condition qu’ils soient montrés dans leur fonction maternelle, c’est-à-dire à l'occasion de l’allaitement ou après l’accouchement: hormis quand il est celui d'une mère, le corps de la femme est, pour Mark Zuckerberg, forcément sexuel

Mamelons et polémiques

Ces règles racontent aussi l’histoire du réseau et ses tentatives d'adaptation: certaines exceptions semblent être taillées sur mesure pour tenir compte des polémiques, au premier rang desquelles la récurrente accusation pointant la censure dont se rend coupable le réseau social.

Par exemple, les exceptions à l’interdiction des poitrines féminines incluent «des interventions dans le domaine médical (mastectomie, sensibilisation au cancer du sein ou chirurgie de réattribution sexuelle par exemple) ou un acte de protestation».

En remontant le fil, on s’aperçoit que ces dérogations sont toutes rattachées à des polémiques passées. Pour ce qui est du domaine médical, Facebook a été accusé de censurer une photo du Monde qui représentait un mammograme, ou des photos de survivantes du cancer du sein.

De même, la mention des «actes de protestation» fait vraisemblablement suite à une polémique de 2013, qui avait éclaté lors de la fermeture temporaire de la page des Femen, militantes célèbres pour leurs manifestations seins nus.

Le «sauf si» concernant «les photos de peintures, sculptures et autres œuvres d’art illustrant des personnages nus» a été appliqué pour répondre à la levée de boucliers qui avait suivi la suppression du compte d’un internaute qui avait posté une photo du tableau L’Origine du monde de Gustave Courbet.

De même, une directive particulièrement précise sert à protéger le réseau des accusations de censure politique: «La nudité se définit comme […] un anus visible et/ou un gros plan sur des fesses entièrement exposées, sauf s’il s’agit d’un montage sur une personnalité publique». Elle permet ainsi à ce type de détournement d’exister.

Dans un tout autre registre, certaines classifications semblent au contraire pour le moins étranges. Est par exemple évoquée la question, visiblement épineuse, de la présence ou non de vêtements lors d’«activité sexuelle». En principe, représenter la «stimulation des parties génitales ou de l’anus» est interdit, «même si cela se déroule par-dessus ou en dessous des vêtements». En revanche, open bar sur la «stimulation de mamelons humains», qui ne sont prohibés que s'ils sont découverts.

Le réseaux social classifie même les différents types de fétichismes non autorisés. Du plus évident (démembrement ou cannibalisme) au plus trivial (impliquant «des crachats» ou «de la morve»).

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