Ce vendredi 20 septembre, les jeunes n'ont pas été les seuls à défiler pour le climat. Des employé·es de la tech ont participé à la grève mondiale pour le climat pour demander à leurs employeurs de réduire leur impact sur l'environnement.
Depuis quelques années, les cols blancs de la Silicon Valley bâtissent lentement mais sûrement une certaine culture revendicative, via lettres ouvertes, pétitions ou courtes grèves. Aux mobilisations contre le harcèlement sexuel et les contrats de défense passés avec l'armée ou les patrouilles aux frontières, s'ajoutent donc désormais celles contre le changement climatique. L'occasion de se pencher sur l'engagement des GAFAM à ce sujet.
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Google
Mountain View a décidé de prendre les devants. La veille de la manifestation, le PDG de Google Sundar Pichai a annoncé un développement conséquent des investissements en faveur des énergies renouvelables.
Ce n'est pas la première communication écolo du moteur de recherche: l'an dernier, l'entreprise avait déclaré produire plus d'énergies renouvelables qu'elle n'en consomme et cet été, que d'ici 2020, tous ses produits seraient en partie fabriqués à partir de matières recyclées.
Si ces efforts vont dans le sens des revendications, ils ne répondent toutefois pas à toutes les critiques formulées contre Google: le post Medium appelant à la grève du 20 septembre dénonçait entre autres le fait que «Google Cloud tire des revenus importants en fournissant infrastructures, machine learning et talents d'ingénierie à des exploitants d'énergies fossiles». Bref, si l'entreprise tente d'être plus vertueuse, parmi ses clients se trouvent de très gros pollueurs.
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Amazon
Jeff Bezos a suivi l'exemple de son homologue de Google en multipliant les annonces avant la journée de mobilisation. La patron d'Amazon a promis d'atteindre la neutralité énergétique d'ici 2030, soit dix ans avant la date fixée par l'accord de Paris, et a dévoilé la commande de 100.000 camions électriques.
Comme Google, l'entreprise n'a pas répondu à l'appel à rompre les contrats d'AWS avec les producteurs d'énergies fossiles et à arrêter les dons à des politiciens et lobbyistes climatosceptiques (en 2019, Amazon comme Google ont participé à une levée de fonds de C.E.I., un think tank qui estime que le changement climatique n'est pas un problème).
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Microsoft
Contrairement à Google et Amazon, Microsoft n'a pas fait d'annonce particulière avant la manifestation de vendredi, malgré la volonté affichée de certain·es de ses salarié·es d'y participer.
En avril, l'entreprise avait réitéré sa promesse de diminuer ses émissions de CO2 de 75% et de développer des technologies, notamment des intelligences artificielles, destinées à l'«innovation environnementale».
Encore une fois, ces engagements se concentrent sur l'activité interne de l'entreprise et vont moins loin que les demandes formulées par les salarié·es qui accusent Microsoft d'être «complice» de la crise climatique, pointant du doigt des contrats de plusieurs millions avec Chevron et Exxon Mobil, les deux plus grosses entreprises pétrolières aux États-Unis.
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Facebook
Comme Microsoft, Facebook n'a pas communiqué en vue de la manifestation. Officiellement, le réseau social est engagé contre le changement climatique: Mark Zuckerberg faisait partie, aux côtés des patrons de Google, Microsoft, Amazon et Apple, des grands dirigeants à dénoncer la sortie de Donald Trump de l'accord de Paris, estimant la décision «mauvaise pour l'environnement, l'économie et le futur de nos enfants».
Si Facebook se plaît à rappeler que tous ses futurs data centers seront alimentés par de l'électricité propre, la pétition appelant la société à ne plus autoriser les exploitants d'énergies fossiles à dépenser des millions en publicité sur sa plateforme est restée lettre morte.
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Apple
Les salarié·es d'Apple n'ont pas appelé à défiler. Comparée aux autres GAFAM, Apple a d'ailleurs été relativement épargnée par l'apparition de ces mouvements revendicatifs. Pourtant, la Pomme joue aussi un double jeu.
En avril, Apple a affirmé avoir convaincu vingt-et-un fabricants de ses lignes de production d'utiliser des énergies renouvelables, mais l'entreprise est régulièrement épinglée pour sa difficulté à recycler ses produits et la provenance des matières premières utilisées dans ses appareils.
En janvier, la firme de Cupertino avait aussi détaillé en long et en large la manière dont elle pourrait profiter d'une crise climatique pour vendre des iPhone. Pas la meilleure des publicités.