Les escrocs sur internet sont particulièrement doués pour surfer sur les tendances du moment. Ils ont ainsi profité de l'envolée du Bitcoin en 2017, vendu des faux certificats d'économie énergie en 2019 ou appelé à participer à des cagnottes en ligne bidon alors que les «gilets jaunes» manifestaient chaque week-end.
Avec le confinement –et parfois la solitude–, de nombreuses personnes se sont décidées à adopter un chiot, ce qui n'a pas échappé aux pirates du net. Comme il était alors impossible de se déplacer, les gens se sont tournés vers la vente en ligne, où les arnaques fleurissent, rapporte le Wall Street Journal.
Le Better Business Bureau, une association de consommation qui traque les fraudes en ligne, a ainsi enregistré 2.100 arnaques au chien aux États-Unis et au Canada entre mi-février et fin juillet 2020, soit 700 de plus qu'à la même période l'année précédente.
Le phénomène de la fraude au chien a carrément pris une ampleur «industrielle», affirme Paul Brady, consultant en sécurité informatique qui passe son temps à déjouer les arnaques sur internet.
Fantômes, kidnapping et vol d'identité
Il y a d'abord l'arnaque pure et simple: vous payez un chiot en ligne alors que ce dernier n'a jamais existé. L'acheteur se retrouve le bec dans l'eau après avoir déboursé 700 euros pour un animal dont il ne verra jamais le museau.
Deuxième astuce, un peu plus perverse: le vol d'identité de chien. Ici, les escrocs volent des photos de chiens-stars sur internet et s'en servent pour appâter la clientèle.
Tilly, un bouledogue français dont la petite famille anime le compte Instagram, où l'on voit les canidés poser avec force nœuds papillon et colliers de perles, est ainsi un appât particulièrement plébiscité. Les photos du compte sont régulièrement reprises dans des annonces en ligne.
Norman The Pomsky, un croisé entre un spitz nain et un husky suivi par 100.000 personnes sur Instagram, s'est lui aussi retrouvé objet d'une annonce frauduleuse à 600 dollars [environ 500 euros].
Le troisième type d'arnaque est plus crapuleux encore, puisqu'il s'agit de kidnapper les chiens convoités pour les revendre sur internet. La police britannique dénonce ainsi de véritables «organisations criminelles» spécialisées dans le kidnapping canin.
«Alors que les prix sont en hausse, j'encourage tous les propriétaires à prendre des mesures de sécurité supplémentaires», met ainsi en garde Neil Austin, qui dirige une équipe nationale de renseignement dédiée au crime organisé.
En France, des associations comme la SPA plaident régulièrement en faveur de l'interdiction de vente d'animaux sur internet pour éviter ce genre de déconvenue. Profitant du désarroi des propriétaires de chats et chiens égarés, des arnaques aux animaux perdus ont également été signalées.