Alors que les ressources se font rares pour lutter contre le coronavirus, beaucoup de monde se tourne vers le système D. Des Italiens ont imprimé en 3D des valves de respirateurs et transformé des masques de plongée Decathlon en pièces de respirateurs.
Des médecins tentent de modifier des respirateurs pour qu'ils puissent servir à deux personnes à la fois. Nous racontions aussi comment l'Inde s'est tournée vers des solutions low-tech pour s'adapter à la pandémie et au manque de moyens.
Un groupe de hackers baptisé Human Standards Project s'est mis en tête de faciliter le recours à ces solutions DIY en rendant publique les informations médicales et les standards techniques nécessaires à la fabrication de matériel médical.
En effet, pour développer et produire des fournitures médicales, il faut obéir à toute une série de normes, afin de s'assurer que les produits soient efficaces, sûrs, compatibles, etc. Or, l'accès à ces normes est habituellement payant.
Tarifs prohibitifs
L'entreprise ASTM Internationale, un organisme de normalisation, vend par exemple son catalogue de standards médicaux et chirurgicaux, qui contient le chapitre «Anesthésique et équipement respiratoire», 278,86 euros. Une licence pour le lire en ligne coûte 379,50 euros et une licence utilisable par plusieurs 759.
Ces tarifs sont habituellement gérables pour de grands manufacturiers de fournitures médicales. Mais pour des soignant·es qui tentent de se débrouiller sur le tas et des makers désireux de mettre leurs talents techniques à disposition, ils sont prohibitifs voire rédhibitoires.
C'est pourquoi Human Standards Project a décidé de rendre disponible sur internet, de manière totalement gracieuse, le maximum d'informations possibles. Les hackers se débrouillent pour acquérir les standards cachés derrière des paywalls et les partagent sur IFPS, un système de partage de données décentralisé.
D'après un post reddit détaillé repéré par Motherboard, le groupe aurait déjà rendu disponible plus de 50.000 standards issus de plusieurs organismes de normalisations différents.
Le post remercie ASTM d'avoir partagé gratuitement un certain nombre de standards, notamment pour des gants, des masques et des solutions hydroalcooliques. Cependant, il précise que certains produits plus complexes nécessitent des dizaines de normes différentes, qui peuvent rapidement coûter des milliers d'euros.